LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Dictionnaire

Carlos Castaneda (1925?-1998)

«Tous les chemins sont les mêmes : ils ne mènent nulle part.»
Don Juan

 

Carlos Castaneda

Auteur de livres à succès tournant autour des visions psychédéliques d’un chaman yaqui du Mexique, Don Juan Matus. Castaneda disait écrire des ouvrages d’anthropologie, et non de la fiction. La faculté d’anthropologie de l’UCLA lui a d’ailleurs décerné un doctorat en 1973 pour son troisième livre, Voyage à Ixtlan. Des critiques ont pourtant affirmé que le livre n’était pas exact du point de vue ethnographique, et qu’il s’agissait bel et bien de fiction.

 Dans les écrits de Castaneda, on retrouve une abondance d’histoires de magie, de sorcellerie et de voyages astraux. Ses premiers livres sont arrivés sur le marché à la fin des années 1960, à la même époque ou le gourou Timothy Leary faisait connaître la sagesse qu’il avait acquise grâce au LSD. Beaucoup croyaient alors que des drogues comme l’acide lysergique, par les modifications biochimiques qu’elle produisaient dans le cerveau, permettaient de percevoir le monde différemment et même de percevoir d’autres mondes, plus près du divin. Planer, c’était ouvrir les portes de la perception donnant sur une réalité supérieure. Castaneda ne pouvait tomber à un meilleur moment.

 L’auteur aurait rencontré Don Juan en 1960, à une gare d’autocars de Nogales, en Arizona. À l’époque, Carlos Castaneda était étudiant en anthropologie et faisait de la recherche sur les plantes médicinales employés par les Indiens du Sud-Ouest. Il affirme que Don Juan a fait de lui son apprenti et lui a fait connaître le monde du peyotl et des visions. On aimerait bien savoir ce qui a poussé un grand chaman à choisir comme apprenti un inconnu croisé au cours d’un voyage en autocar, mais on n’aura sans doute jamais la réponse, car personne d’autre que Castaneda ne semble avoir rencontré Don Juan. Existait-il seulement? On peut en douter, mais ce qui est bien réel, c’est que Castaneda a vendu plus de huit millions d’exemplaires de ses livres. Par quelle magie?

De toute évidence, en répondant à un besoin. Castaneda racontait des histoires intéressantes et dispensait des conseils de nature énigmatique. Ce faisant, il donnait de l’espoir à ses lecteurs, en particulier à ceux qui croyaient que plus la civilisation s’était modernisée, plus elle avait éloigné l’être humain de sa nature véritable ou spirituelle. Les vieux chamans, eux détiennent la vérité. Ils possèdent un savoir dont les scientifiques modernes n’osent même pas rêver. Et puis, ils en savent long, côté substances hallucinogènes... C’est peut-être grâce à elles qu’ils croient pouvoir voler et se métamorphoser en oiseaux ou en toutes sortes d’animaux.

Vers la fin de sa vie, Castaneda a découvert une nouvelle façon de planer: la tenségrité, qui met en oeuvre la méditation, quelques exercices, un oeuf lumineux, un point de rassemblement, la dépersonnalisation, le rêve et d’autres tours de passe-passe nouvel-âgeux. La tenségrité mène apparemment à la perception de l’«énergie pure» et permet d’abattre les obstacles empêchant d’atteindre une conscience plus élevée. Elle est censée se fonder sur une magie ancienne, connue des chamans indiens des siècles révolus... On connaît la chanson.

 

Voir aussi: Lynn Andrews et Reiner Protsch.

 

 

Livres:
 

Carlos Castaneda - Ombres et lumières, par Daniel C. NoëlCarlos Castaneda - Biographie, par Christophe Bourseiller

Dernière mise à jour le 23 août 2019.

Source: Skeptic's Dictionary