LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Sommaire de la revue

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Morale et religions

Comme thème de ce numéro de la revue, nous avons choisi « morale et religions ». Plusieurs des textes qui nous ont été soumis portaient sur la morale, la religion ou les sectes.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, nous tenons à souligner l’attribution du prix Sceptique 2023 à l’émission Génial ! : elle a été sélectionnée pour son travail de vulgarisation auprès de la jeunesse québécoise, pour son dévouement à l’égard de l’éducation scientifique et pour sa mise en valeur de la pensée critique.

Le prix Fosse sceptique a été attribué, ex aequo, à :

  1. Radio-Canada, pour l’émission Ésotérique ? (véro.tv), ainsi que sa promotion de l’astrologie avec la chronique de Bryanna Collier ;
  2. L’exposition Unique en son genre, au Musée de la civilisation à Québec.

Nous tenons d’abord à souligner que certaines plaintes à l’ombudsman de Radio-Canada peuvent porter fruit. Ainsi, celle de Gabriel Martin, concernant un article peu critique envers la supposée électrosensibilité de clients d’Hydro-Québec, a mené à des rectifications de cet article.

Morale et religions

La photo de la page couverture, de même que l’explication donnée à la page précédente, mettent en lumière les différences culturelles et religieuses entre le moment où les récits des livres religieux ont été écrits et notre époque. Cela amène à poser la question suivante : la « morale » religieuse est-elle encore morale aujourd’hui ?

Le premier article de cette section, par le théologien Yves Michaud, porte sur la comparaison de la croyance en Dieu avec celle au père Noël. Il apporte un point de vue critique contre cette comparaison et il soulève aussi l’argument moral comme principe sous-jacent à la croyance religieuse.

Des points de vue différents sont donnés dans les articles suivants. Philippe Thiriart nous propose d’examiner l’influence de l’Ancien Testament et du dieu qui y est décrit auprès des juifs et des chrétiens. Il donne plusieurs exemples d’histoires jugées immorales aujourd’hui, mais qui régulent encore les comportements de certains croyants, jusque dans la guerre actuelle en Israël.

L’immoralité de la morale a aussi été abordée par Romain Gagnon dans son livre Et l’homme créa Dieu à son image : la science à la rescousse du bonheur. Nous republions son chapitre sur ce sujet. D’une part, il amène une explication scientifique à nos penchants moraux et, d’autre part, il critique la supposée morale religieuse.

François Doyon aborde ensuite les amalgames que font certaines personnes d’extrême gauche entre la critique des idées et les attaques contre la personne. Il aborde certains problèmes moraux associés à l’Islam et fustige les adeptes de la Théorie critique de la race qui voient du racisme et de l’islamophobie dans toute critique de l’Islam. En annexe, il décrit brièvement ce qu’est cette Théorie critique de la race.

Ce texte de Doyon est suivi d’un avertissement concernant les « livres sacrés », de Sami Aldeeb, spécialiste du droit arabe et musulman et éditeur/traducteur d’une version commentée et en ordre chronologique des sourates du Coran. Il souligne les normes de certains pays musulmans qui vont à l’encontre des droits de la personne.

Daniel Chabot a été « responsable planétaire de l’enseignement » de la doctrine du gourou Raël. Nous reproduisons ici le dernier chapitre de son livre Un lapin dans les nuages : psychologie des croyances dans lequel il analyse ce qui l’a motivé à s’impliquer dans ce mouvement pendant 40 ans. Il y aborde aussi le sujet du conspirationnisme propre aux croyances religieuses.

Et c’est cette comparaison entre le raëlisme et le conspirationnisme qui a mené le soussigné à faire une comparaison similaire avec le wokisme et, plus spécifiquement, à souligner le caractère conspirationniste sous-jacent à la Théorie critique de la race.

Le dernier texte de cette section, par François Doyon, analyse de façon critique le dernier livre de Michel Onfray intitulé Théorie de Jésus.

Autres articles

Les mouvements post-constructivistes influencent les directions et les programmes universitaires. Ici, à l’Université Concordia, un programme de décolonisation de la lumière, en physique, a été mis en place. Sébastien Point nous dresse un portrait de cette « offensive » contre les sciences.

Florian Ferrand nous raconte la découverte d’un mammouth très bien conservé, sur des territoires autochtones, qui a aussi fait les manchettes. Politique, traditions, croyances et science s’affrontent pour savoir si on peut faire des recherches sur ce fossile, l’exposer dans un musée, ou plutôt le vénérer ou même le réenterrer… La question de l’autochtonisation des sciences est aussi posée, comme à Concordia !

Nous avons traduit le dernier article de feue Harriet Hall. Elle y fait une critique cinglante de la psychothérapie et en rapporte les effets négatifs sur certains patients. Sa conclusion : la psychothérapie « n’est pas fondée sur une science solide et il n’existe, à l’heure actuelle, aucune base rationnelle permettant de choisir une thérapie ou un thérapeute. »

En physique quantique, les scientifiques ont développé des modèles probabilistes. Représentent-ils vraiment la réalité ou les limites de nos connaissances ? Comme le dirait Einstein, Dieu joue-t-il aux dés ? Daniel Fortier nous présente les débats philosophiques sur cette question, débats qui vont même jusqu’à aborder une expérience de pensée dans laquelle, dans certaines conditions, un chat pourrait se trouver dans un état superposé où il serait simultanément vivant et mort…