LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Sommaire de la revue

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Mémoire faillible et déraison

Un courriel reçu de la part du Dr Lloyd Hawkeye Robertson, psychologue, sur le désir de certaines personnes de retrouver des souvenirs supposément réprimés, sert d’introduction à cette section. Notons ici que cette hypothèse de souvenirs réprimés n’a jamais été confirmée scientifiquement.

Vient ensuite le compte-rendu d’une conférence du Dr Gudjonsson sur la suggestibilité des accusés et des témoins lors des interrogatoires faits par la police, qui ont mené certains accusés à faire de faux aveux et à être condamnés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. Des tests mesurant leur intelligence, leur capacité de comprendre ce qui se passe, leur suggestibilité et leur tendance à acquiescer ou à confabuler ont permis d’en innocenter plusieurs.

L’article suivant, du Dr Lees-Haley, publié originellement dans Quackwatch, porte sur les poursuites en justice faisant suite à la croyance infondée selon laquelle des moisissures causent des dommages neurologiques importants. On y verra certains des mécanismes en action dans les poursuites, alimentés par des avocats, incluant des exagérations et des mensonges, ainsi que des effets psychiatriques réels (nocebo) chez les gens qui se croient affectés par de supposées neurotoxines dont l’effet n’était qu’hypothétique à l’époque.

Nous avons aussi traduit un article de David R. Grimes portant sur le raisonnement motivé (ou rationalisation), qui brosse un portrait de ce biais cognitif et en donne plusieurs exemples, incluant la théorie génétique pseudoscientifique de Trofim Lysenko en Russie communiste, l’apocalypse manquée de la secte des Seekers et le climatoscepticisme.

R. Bartholomew nous livre ensuite une analyse de ce qui serait, selon lui, un phénomène de contagion psychosociale, chez des écolières en Iran qui se croient victimes de tentatives d’empoisonnement et qui tombent comme des mouches. Ce serait, selon lui, similaire aux supposées attaques soniques contre les diplomates américains à Cuba : des effets psychologiques réels, liés à la peur, mais néanmoins un effet nocebo. En annexe, une discussion avec l’auteur concernant la vague de piqûres dans les boîtes de nuit en Europe en 2022.

La chronique du rétroviseur est aussi associée au thème principal, avec un ensemble d’articles sur la fabrication des souvenirs et sur les faux souvenirs supposément refoulés et retrouvés, souvent sous hypnose : enlèvements par des extraterrestres, abus sexuels, vie intra-utérine, vies antérieures.

Autres articles

Nous introduisons ici une section consacrée au courrier des lecteurs, contenant certaines de nos interventions auprès de lecteurs et de journalistes. On y aborde 1) une question sur l’apparition de grosses galaxies très tôt dans l’histoire de l’univers, ce qui remettrait peut-être en question le modèle cosmologique actuel, 2) l’oxygénothérapie hyperbare et ses supposés bienfaits, 3) l’astrologie à Radio-Canada, 4) un documentaire sur les coïncidences et 5) la possibilité de créer un organisme gouvernemental dédié aux phénomènes aériens non identifiés.

Mario Labelle répond ensuite à une chronique du journal Le Devoir, de Josée Blanchette, qui planche sur des croyances infondées. Elle y fait l’apologie de livres sur les expériences de mort imminente qui, supposément, ouvrirait une porte à une meilleure compréhension de ce qui arrive après la mort…

François Doyon se penche sur certaines traductions erronées de la Bible qui ont pu avoir des impacts très négatifs sur certains groupes : femmes noires, homosexuels. L’une de ces traductions serait aussi à l’origine de la croyance en la virginité de Marie.

Sébastien Point nous donne ensuite une recette pour bien différencier la science, basée sur une démarche expérimentale, des pseudosciences. Cet article est suivi d’un échange avec le soussigné concernant certains domaines de connaissances. La question suivante est posée : l’histoire, la psychologie et la sociologie sont-elles des sciences ?

Philippe Thiriart nous entretient aussi de la place des délibérations en politique libérale et dans les sciences. Le rôle des associations sceptiques y est justifié.

Enfin, Claude Coulombe nous introduit à la « façon de penser » de l’intelligence artificielle connue sous le nom de ChatGPT, ainsi qu’aux enjeux éthiques et aux problématiques liés à certaines de ses utilisations (la génération rapide de fausses nouvelles, par exemple).