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Le Salon international de l'ésotérisme et des arts divinatoires de Montréal n'avait pas reçu la visite de la police depuis six ans. Malgré leurs dons divinatoires, les diseurs de bonne aventure du salon ne se sont pas rendu compte que plusieurs policiers et policières s'étaient glissés parmi leurs clients le vendredi 19 octobre. Dix-neuf de ces voyants et voyantes auraient reçu des citations à comparaitre en cour municipale pour avoir enfreint l'article 365b du Code criminel. Le lendemain, les organisateurs du salon distribuaient à leurs exposants la feuille suivante pour faire lire à leurs clients: «Ceci est un jeu - un voyage dans l'imaginaire. Je ne possède aucun pouvoir mental ou autre qui me permet de prédire l'avenir ou de dire la bonne aventure. Si vous voulez jouer ce jeu avec moi, je dois vous demander de me payer la somme de .... non pas pour que je vous dise ce que je crois est votre avenir ou que je vous dise la bonne aventure, mais simplement pour le temps que je passe avec vous à jouer à ce jeu. Je ne suis pas un expert dans la prédiction de l'avenir. Ce jeu est simplement un voyage dans le domaine de l'imaginaire. N'interprétez pas mes paroles, gestes ou actions comme étant une preuve de mes capacités à prédire l'avenir ou à dire la bonne aventure.»
Si tous les devins et autres voyantes affichaient bien en vue cette mise en garde, les Sceptiques du Québec ne s'opposeraient probablement guère à cette façon de gagner sa vie. Mais malheureusement ce n'est pas ce qui se passe. Pour la première fois de leur brève histoire - à l'initiative de Robert Kurylo appuyé par Dominic Larose, Denis Lessard et Claude MacDuff - les Sceptiques du Québec ont loué un kiosque dans ce genre d'exposition. Pendant trois jours, ils ont répondu aux questions et objections des visiteurs et visiteuses. Ils ont distribué près de 800 prospectus, vendu quelques dizaines de Québec sceptique et une dizaine de livres sceptiques. Denis Lessard avait préparé des belles affiches pour attirer l'attention. Pierre Cloutier, Benoît Desjardins, Christiane Gravel, Claude Lafleur et Philippe Thiriart ont aussi collaboré à ce kiosque. Quelques journalistes nous ont interviewés et les médias auraient certainement souligné l'humour de notre présence au Salon de l'ésotérisme si l'intervention policière ne l'avait pas fait passer au second plan.