Les tests cytotoxiques - aussi appelés test de Bryan, test d'intolérance métabolique, ou test de sensibilité - étaient populaires durant les années 1980 et faits dans des cliniques de devantures, des laboratoires, par des consultants en nutrition, des chiropraticiens, et des médecins. Les partisans maintenaient qu'ils pouvaient déterminer la sensibilité aux aliments qu'ils accusaient comme cause d'acné, anxiété, arthrite, asthme, douleur dorsale, alopécie, énurésie, conjonctivite, constipation, dépression, diarrhée, eczéma, transpiration excessive, fatigue, maux de tête, perte de l'ouïe, voix enrouée, hypertension, hyperactivité, insomnie, difficultés d'apprentissage, saignements de nez, obésité, éruptions, troubles de sinus et d'estomac, susceptibilité au cancer, et d'autres problèmes.
Pour le test, 10 cc de sang du patient sont prélevés. Le sang est placé dans une éprouvette et centrifugé pour séparer les globules rouges des globules blancs (leucocytes). Les leucocytes sont alors mélangés avec du plasma et de l'eau stérile et appliqués sur des lames de microscope sur lesquelles on a déjà appliqué une mince couche d'extrait séché d'un aliment. Les cellules sont par la suite examinées au microscope à intervalles variés sur une période de deux heures pour voir si elles ont changé de forme ou ont été désintégrées-supposément des signes d'allergie à l'aliment. Typiquement, les résultats des tests sont utilisés pour expliquer les symptômes du patient et pour établir un "régime de diète personnalisé" qui incluent des vitamines et minéraux-vendus par ceux qui administrent le test.
La promotion la plus flagrante était celle de Bio-Health Centers de Huntington Beach, en Californie, qui chargeait $350 pour évaluer 186 aliments courants et additifs. Une de leurs annonces-en manchette "DISASTER LINKED TO THE FOOD YOU EAT!" (catastrophe liée à ce que vous mangez!)-maintenait que "si vous souffrez actuellement d'un problème de santé quelconque, ce test vaut le coût." Un pamphlet de la compagnie suggérait que les tests cytotoxiques pourraient solutionner vos problèmes d'obésité, de maux de tête, problèmes d'estomac ou d'intestins, de dépression, de tension, confusion, problèmes de sinus, d'asthme, d'arthrite ou d'hypoglycémie. Les équipes du Bio-Health Centers composées d'un "nutritionniste" et d'une infirmière voyageaient à travers le pays, organisant des rencontres le soir durant lesquelles ils pouvaient évaluer environ 30 personnes par jour - générant près de $10,000. Les clients étaient avisés qu'après réception de leurs résultats, ils pouvaient appeler le laboratoire en tout temps en appelant un numéro sans charge pour des conseils additionnels sur leur diète. Les tests pouvaient être faits aussi en envoyant un échantillon de sang par la poste au laboratoire.
Le docteur Raymond G. Slavin, M.D. président sortant de l'AAAAI (American Academy of Allergy, Asthma and Immunology), et son épouse, Alberta, ont assisté à un des programmes organisés par Bio-Health Centers. Après une présentation de diapositives, une conférence fut donnée par un jeune homme qui annoça qu'il a eu une formation spéciale de deux ans en nutrition. Entre autres, il a conseillé à l'auditoire que les sensibilités aux inhalants ne sont pas importantes -- si quelqu'un allergique aux chats évitait de manger les aliments offenseurs, il n'aurait plus l'allergie aux chats. Mme Slavin n'avait pas d'allergies. Mais son rapport des tests faits, qui est arrivé trois semaines plus tard, montrait qu'elle était allergique à 25 aliments - incluant le blé, le sucre, le maïs, la pomme de terre, le bœuf et le lait - et elle devrait les supprimer pour une période de 8 semaines.
L'American Academy of Allergy, Asthma and Immunology (AAAAI), le plus grand groupe allergologistes de pays, a conclu que les tests cytotoxiques sont inefficaces pour le diagnostic d'allergie aux aliments ou aux inhalants [1]. Ss prise de position se lit comme ceci:
Des déclarations critiques ont aussi été publiées par l'Américan Academy of Otolaryngology-Head and Neck Surgery, la New York Academy of Medicine [6], le Royal College of Physicians [7], et même l'American Chiropractic Association [8].
Au milieu des années 1980, des investigateurs de la FDA et du département de santé de New York ont posté deux échantillons de sang à Bio-Health Centers. Le premier échantillon était d'un médecin qui n'avait pas d'allergies ou problèmes de santé. Le deuxième échantillon provenait d'une vache. Dans les deux cas, le laboratoire a rapporté des allergies à un grand nombre d'aliments [9]. En 1985, les attorneys general de New York et de Californie ont par la suite déposé des ordres d'interdiction contre ce laboratoire, et l'attorney general de Washington en a déposé un contre un autre laboratoire. Durant la même année, le Pennsylvania Department of Health's Bureau of Laboratories a interdit les tests cytotoxiques dans l'état de Pennsylvanie et déclara que tout laboratoire pris à faire les tests aurait son permis révoqué [10]
En 1985, le Health Care Financing Administration (HCFA), qui administre le Medicare, a déterminé que les tests cytotoxiques soient exclus de la couverture de Medicare. L'HCFA aurait proposé cette politique en 1983 parce que les tests "sont sans raisonnement acceptable" et n'ont pas de corrélation avec l'évidence clinique d'allergie alimentaire [11].
La même année, la FDA a publié un Compliance Policy Guide déclarant que les tests cytotoxiques ne pouvaient pas être commercialisés sans l'apporbation de la FDA et que l'agence considèrerait prendre des démarches régulatoires si le nécessaire aux tests interdits était vendu [12]
Ces actions ont réussi énormément à cesser le marketing des tests cytotoxiques, mais quelques pratiquants continuent à les utiliser. Si vous rencontrez un pratiquant qui maintient que faire des épreuves sur des échantillons de sang pour un grand nombre d'aliments est une bonne procédure diagnostique, évitez le pratiquant à l'avenir et rapportez l'incident aux autorités de licencement de l'état.
Dernière mise à jour le 8 février 2020.
Source: Quackwatch