LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

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Suppléments nutritifs pour le syndrôme de Down: une approche fort douteuse.

Len Leshin, M.D.
 

Le syndrôme de Down est une condition anormale génétique causée par un troisième 21e chromosome. Il survient dans un cas sur 600 à 700 naissances, le rendant le problème génétique le plus commun. Ses caractéristiques usuelles incluent un tonus musculaire pauvre, une petite stature, un petit nez applati, des plis cutanés petits aux coins internes des yeux (plis épicanthaux), peau sèche, suppression du systéme immun, retard de développement, difficultés de langage, et retard mental.

Même avant que le syndrôme de Down soit connu comme relié à une anomalie génétique, les thérapies nutritionnelles étaient proposées, habituellement soulignant un ou deux items.Des mélanges contenant des vitamines, hormones et enzymes étaient conseillés dans les années 1960 par Haboud, un médecin allemand [1]; toutefois, d'autres investigateurs n'y ont trouvé aucun bénéfice[2]. A peu près en même temps, Henry Turkel, MD, aux Etats-Unis maintenait qu'un mélange de 49 différents ingrédients pourrait améliorer l'intelligence et l'apparence des enfants avec le syndrôme de Down [3] Aucune étude à double insu a été faite avec la formule de Turkel. Le docteur Turkel a administré sa fomule à des enfants avec le syndrôme de Down pendant environ 40 ans; s'il y avait un bénéfice quelconque, on aurait du avoir de l'évidence à un moment donné. En réalité, aucun groupe d'enfants ou d'adultes améliorés a été identifié à date.

Dans les années 1980, Ruth Harrell, MD, et associés [4] ont rapporté que des vitamines et minéraux en supplémentation ainsi que l'hormone thyroïdienne avaient amélioré le QI, et causé des "changements physiques vers la normalité" des enfants présentant des types variés de déficience mentale, avec les meilleurs résultats chez trois enfants avec le syndrôme de Down. Toutefois, l'étude n'était ni contrôlée ni à double insu, et sept autres études pendant la prochaine décénie aurait démontré aucun résultat positif utilisant le mélange de Harrell. Haps Caps, un autre mélange de vitamines, minéraux et enzymes qui est apparu sur le marché durant les années 1980, est souvent donné avec l'hormone thyroïdienne. Aucune étude a été fait sur l'effet des Haps Caps.

La formule de Harrell est devenu populaire parce qu'elle a été publiée dans une revue scientifique. Haps Caps est vendu dans des cliniques ambulantes dirigées par Jack Warner, M.D., de la Californie.Dans les dernières années, deux formules sont devenues encore plus populaires à cause de programmes de télévision, de promotion par l'Internet, et de séminars. En 1995, le programme d'ABC-TV "Day one" a annoncé la formule créée par Dixie Lawrence Tafoya, propriétaire/directrice d'une agence d'adoption qui se spécialise dans la recherche de résidences pour enfants handicapés. Lawrence au début utlisa la formule de Turkel mais par la suit l'a modifiée pour sa propre fille. Le programme a décrit que Lawrence avait adopté une fille avec le syndrôme de Down et aurait "consulté les bases de données médicales, fouillé les bibliothèques, appelé des départements de recherche, consulté toute personne qui connaissait quelque chose au sujet de la biochimie du syndrôme de Down." Le résultat était que la formule était basée sur le formule originale de Turkel mais contenait beaucoup d'autres ingrédients. Par la suite, le médicament piracetam fut ajouté au régime de l'enfant. Durant le programme, le principal ainsi qu'un instructeur spécial de l'enfant auraient dit que l'enfant était améliroré; tandis qu'un officiel du National Down Syndrome Congress a noté, "Mais jusqu'à temps. . . qu'on ait prouvé que la formule était responsable de l'amélioration, il serait irresponsable de la recommander."

Quand le programme "Day One" a été diffusé, Lawrence avait déjà fait à ce que la formule soit produite par Nutri-Chem Labs (une compagnie canadienne) et le produit était nommé MSB Plus, qui était très différent des formules initiales prescrites pour le syndrôme de Down. En 1996, elle cessé son appui de Nutri-Chem Labs et commença à commercialiser une formule un peu modifiée appelée Nutrivene-D, qui est vendu par International Nutrition, Inc., de Baltimore,Maryland. Nutri-Chem fait toujours la promotion de MSB Plus. Les deux formules contiennent plus de 40 ingrédients, la plupart identiques ou semblables, mais à dosages différents. Plusieurs formules lancées par d'autres compagnies n'ont pas été aussi populaires.

Ingrédients communs

Les formules pour le syndrôme de Down contiennent quatre groupes principaux d'ingrédients: les vitamines, les minéraux, les acides aminés et les anti-oxidants. Des additions incluent des enzymes digestifs et des suppléments de matières grasses.

Vitamines. La supplémentation avec des vitamines simples et des mélanges de vitamines a été étudiée chez le enfants avec le syndrôme de Down. Malgré des rapports sporadiques de déficiences vitaminiques rapportés [5.6], la plupart des études n'en démontrent aucune [7.9], et plusieurs études auraient démontré que la supplémentation avec soit les doses RDA (recommended daily allowances) ou des mégadoses a aucun effet sur la capacité ou comportement mental [10-19] Les suppléments actuels tendent à utiliser les valeurs RDA, malgré que des doses de vitamine A assez élevées pour être toxiques sont encore encouragées.

Minéraux. Plusieurs études ont démontré que les niveaux sanguins de zinc et de sélénium sont réduits chez les enfants avec le syndrôme de Down. Quelques études sur le zinc rapportent une croissance augmentée, une fonction thyroïdienne et lymphocitaire améliorée, et une survie des globules blancs augmentée avec la supplémentation [21-28], toutefois, ces effets sont la plupart non confirmés [20,32]. Le sélénium est un co-facteur dans la péroxidase du glutathione, un enzyme qui aide à récupérer les radicaux d'oxygène. La supplémentation avec le sélénium peut améliorer certains indicateurs de la fonction immune [29-31], mais la recherche en faveur n'est que préléminaire. Il n'y a pas d'information sur les effets adverses possibles de supplémentation chronique avec le sélénium et le zinc. Aucun autre minéral n'a été démontré soit en déficience ou efficace en supplémentation dans le syndrôme de Down.

Acides aminés. Les trois formules populaires (MSB Plus, Nutrivene-D, et Haps Caps) incluent les acides aminés. Cette supplémentation est basée sur une étude d'adultes avec le syndrôme de Down publiée en 1992 par Jerome Lejeune, M.D. [33]. Cette étude a rapporté une déficience régulière de sérine et un excès de cystéine et de lysine, que Lejeune croyait étaient causés par une sur-expression de certains gènes sur le 21e chromosome. Il posa comme prinicipe que la supplémentation avec les acides aminés équilibrait les niveaux sanguins, normalisant le fonctionnement biochimique de l'organisme. Toutefois, une étude subséquente de 22 enfants n'a pas trouvé de telle anomalies dans les niveaux sanguins ou urinaires d'acides aminés [34]. Les suppléments d'acides aminés peuvent causer une odeur désagréable de l'urine et de la sueur du consommateur.

Certains partisans maintiennent que la sur-expression du gène de la béta-synthèse de la cystathione causerait une déficience de l'acide folique "fonctionnel" dans laquelle les niveaux sériques sont normaux mais l'organisme ne peut pas tout l'utiliser et n'est pas capable de réparer le DNA lésé. La supplémentation supposément corrige ce prétendu problème. Cette théorie n'a pas été démontrée dans une étude scientifique à date. La FDA vient tout juste de subventionner une telle étude, qui devrait être complétée en 1999. Toutefois, il n'est pas clair que les niveaux de cystathione béta-synthase soient élevés dans le syndrôme de Down. Une étude a démontré des quantités augmentées [35], mais pas deux autres études [36,37].

Un autre acide aminé qui est encouragé est le tryptophan, que l'organisme utilise pour synthétiser la sérotonine. Des niveaux diminués de sérotonine ont été trouvés chez des personnes avec le syndrôme de Down [38]. Toutefois, il n'a pas été possible à date d'étudier les niveaux de sérotoninie dans le cerveau, alors on ne sait pas si les niveaux de sérotonine cérébrale sont aussi diminués. L'administration orale de 5-hydroxytryptophan, un composé que l'organisme utilise pour produire la sérotonine, n'a produit aucun effet bénéfique évident [38-41].

Antioxidants. Il est connu depuis plusieurs années qu'un des gènes sur-exprimés dans le syndrôme de Down est celui qui produit la dismutase de superoxide (SOD). Cette enzyme convertit les radicaux d'oxygène, qui sont des produits secondaires du métabolisme cellulaire, en eau oxygénée et eau. La péroxidase de glutathione ensuite convertit l'eau oxygénée en eau et oxygène. Une théorie dit que s'il y a plus de SOD sans une augmentation correspondante de peroxidase de glutathione, alors plus d'eau oxygénée sera disponible pour causer des lésions peroxidatives à la cellule. Des expériences avec des cultures de cellules et des tests à l'autopsie semblent démontrer que ces lésions oxidatives puissent produire le vieillissment précoce, lésions prédisposant la la démence sénile du type Alzheimer, et la perte précoce de cellules cérébrales observée chez les enfants avec le syndrôme de Down [42.43]. La théorie maintient que les suppléments antioxidants puissent prévenir et même inverser les lésions par la peroxidation. Toutefois, aucune évidence de ces lésions oxidatives a été trouvée chez les humains avec le syndrôme de Down, et la possibilité d'effets adverses à long terme de quantités marquées d'antioxidants a reçu peu d'attention.

Enzymes digestives. Les parents se font dire que leurs enfants avec le syndrôme de Down ont un manque de certaines enzymes digestives, ce qui fait qu'il est plus difficile pour eux de consommer les nutritifs nécessaires provenant de leur diète. Il n'y a pas de preuve que les personnes avec le syndrôme de Down aient une déficience d'enzymes pancréatiques ou intestinales. En effet, la plupart des enfants avec le syndrôme de Down sont constipés, tandis que les personnes avec une déficience d'enzymes digestives tendent à avoir des selles molles. Il y a une plus grande incidence de maladie coeliaque dans le syndrôme de Down (un syndrôme de malabsorption), mais les enzymes d'aident pas dans cette condition.

L'acide docosahexaenoique (DHA). Cet acide gras omega-3 est un constituent important des membranes cellulaires, spécialement dans la rétine et le cerveau. Typiquement, le DHA est synthétisé dans l'organisme des autres acides gras de la diète. Des études ont indiqué que les prématurés ne peuvent pas synthétiser assez de DHA par eux-mêmes, alors des formules pour bébés prématurés doivent être fortifiées avec le DHA. Puisque le lait maternel contient du DHA, l'Organisation Mondiale de la Santé et plusieurs autres organismes ont demandé que la FDA l'inclut dans les formules de lait aux Etats-Unis. (Le DHA est déjà un ingrédient des laits de bébés dans plusieurs pays d'Europe.) Les promoteurs de la DHA pour les enfants plus âgés avec le syndrôme de Down maintiennent que son utilisation va améliorer le développement visuel et neurologique. Aucune recherche indique que les enfants avec le syndrôme de Down sont déficients en DHA, ne puissent pas en produire assez, ou bénéficient de supplémentation de DHA. De plus, des études ont démontré que la période critique pour la supplémentation de DHA chez les enfants nés avant terme est dans les deux premiers mois de vie [44] et peu de bénéfice serait espéré plus tard. De la même façon, la promotion de l'emploi d'autres acides gras n'a aucun bénéfice chez les enfants avec le syndrôme de Down. L'emploi de DHA a aussi des risques. Trop peut supprimer le système immunitaire, qui est déjà affecté chez les personnes avec le syndrôme de Down.

La choline. Des études ont démontré que, comme les enfants avec le syndrôme de Down veillissent, il y a perte de neurones qui produisent le neurotransmetteur l'acetylcholine. Il est présumé que cette perte cause des difficultés de mémoire et de la fonction cognitive. La choline est lancée comme augmentant la myelinisation des neurones et des niveaux du neurotransmetteur l'acetylcholine. Toutefois, il n'y a pas de preuve que des suppléments oraux de choline produise une ou l'autre de ces effets chez les personnes avec le syndrôme de Down.

La piracétame. Un autre produit mentionné sur le programme ABC au sujet de Dixie Lawrence était la piracétame. La piracétame a été développée dans les années 1970 et a été étudiée comme traitement possible de plusieurs maladies, incluant la maladie d'Alzheimer, l'anémie sickle cell (à hématies falciformes) , la dyslexie et une condition motrice appelée le myoclonus. Une étude [45] semblait démontrer une amélioration cognitive chez les enfants avec le syndrôme de Down qui ont reçu la piracétame, mais l'étude n'était pas à double insu et n'avait pas de groupe contrôle. Aucune autre étude sur ce sujet a été publiée, malgré des études préliminaires en marche actuellement. Le Piracetam a un statut orphelin comme médicament pour le myoclonus, mais n'a pas été approuvé comme traitement du syndrôme de Down.

Le DMSO (dimethyl sulfoxide) La Clinique Sierra, au Mexique, traite des enfants avec des injections intra-musculaires d'acides aminés et de DMSO dans le but d'améliorer la connaissance et les aptitudes motrices. Une étude a appuyé son usage [46], mais l'étude n'était pas à double insu, et n'a pas été corroborée par un autre chercheur. Une étude de DMSO oral chez les enfants avec le syndrôme de Down n'a trouvé aucun effet bénéfique [47)

Effets adverses

Quand l'emploi de la supplémentation de nutritifs a commencé, beaucoup des vitamines étaient prescrites en méga-doses. Toutefois, comme réaction à la critique des dangers de toxicité, la plupart des régimes sont maintenant selon les recommandations RDA (recommended daily allowances). La vitamine A et E est un peu au dessus des RDA dans plusieurs suppléments. Il y a encore de l'inquiétude au sujet des enfants qui sont allaités ou qui prennent des formules contenant ces suppléments recevant trop de vitamine A et une consommation protéinique importante. Des données sur les effets secondaires ne sont pas ceuillies systématiquement. Toutefois, à un congrès à la fin de 1997 du Down Syndrome Medical Interest Group, les médecins qui s'occupent de ces enfants ont rapporté des épisodes de diarrhées, de l'hyperactivité, et de l'insomnie. Un autre effet à noter est la perte d'appétit, reliée au fait que les suppléments ne sont pas toujours agréables au goût. Les parents souvent les masquent dans les aliments ou boissons. Quelques enfants ont cessé de manger, se méfiant de la présence des suppléments dans leurs aliments. La coloration orangée de la peau (caroténémie) a été rapportée occasionnellement avant que l'on diminue les niveaux de vitamine A dans ces suppléments.

Promotions trompeuses

Les produits de suppléments sont devenus une source de débats et controverse dans la communauté du syndrôme de Down, surtout à cause de la façon qu'ils ont été lancés. Voici quelques exemples:

Annonçant la spéculation comme un fait. Les promoteurs de suppléments couramment maintiennent que les "nourissons avec le syndrôme de Down deviennent retardés surtout à cause de la sur-expression du dismutase de superoxide", et que la supplémentation peut compenser pour cela. Certains promoteurs ajoutent une longue liste d'articles scientifiques à leur documentation utilisée dans la promotion, donnant l'impression qu'ils sont tous d'accord avec ce que le prometteur a écrit. Généralement, néanmoins, beaucoup des études n'ont rien a faire avec la supplémentation, et ceux qui la mentionnent, la majorité concluent que la supplémentation donne aucun effet bénéfique. De telles listes peuvent être trompeuses pour les parents qui n'ont pas de formation médicale ou pour le médecin qui n'a pas le temps d'évaluer les articles ou même lire les résumés.

Déclarations d'effets bénéfiques exagérées. Les déclarations vont de légères, comme un taux de croissance augmenté et une diminution des infections, à extrêmes, la normalisation d'éléments comme la cognition, le tonus musculaire, les habitudes de sommeil, le langage, l'acuité visuelle, et même les caracéristiques faciales. La Sierra Clinic maintient même sur son site Web que le traitement "rend le patient avec le syndrôme de Down un individu normal en bonne santé."

La nutrition visée. Le programme NuTriVene-D serait structuré spécialement pour les individus avec le syndrôme de Down --pour permettre une meilleure absorption des nutritifs et fournir "les nutritifs essentiels qui sont typiquement en déficience." [48] L'International Nutrition et le Trisomy 21 Research Institute réfèrent à NuTriVene-D comme "Intervention nutritionnelle visée" (Targeted Nutrition Intevention ou TNI). Toutefois, ils ne recommandent pas l'évaluation des niveaux de vitamines et minéraux avant de faire usage du produit (et ne recommandent pas des tests d'acides aminés du tout). Aucune recherche définitive n'a été publiée démontrant des déficiences nutritives compatibles chez les enfants avec le syndrôme de Down. Lorsque demandé pourquoi le supplément est appelé "visé" si aucune analyse sanguine n'est faite pour déterminer si une déficience existe avant son usage, les partisans répondent que la formule stock convient à près de 85% de tous les enfants avec le syndrôme de Down et que des ajustements peuvent être faits plus tard. Le NuTriVene-D est aussi déclaré comme utile chez les enfants avec d'autres "déficiences ou mutations chromosomales. et d'autres anomalies." [49]

Présentation d'évidence anecdotique. Plusieurs parents rapportent que leur enfant aurait été amélioré après avoir commencé à consommer des suppléments. Des histoires de santé améliorée, croissance normale, des comportements plus "intelligents" ou "plus présents" sont abondantes et peuvent être très attrayantes au parent ou médecin intéressé.Toutefois, des témoignages de la sorte ont été démontrés être largement affectés par l'opinion biaisée du parent. De façon curieuse, deux études dans les années 1980 utilisant la formule de Harrell ont démontré que les parents des enfants prenant le placébo étaitent plus susceptibles de déclarer que leurs enfants montraient de l'amélioration comparés aux enfants qui prenaient la formule de Harrell [16,19].

Présentation déformée de la nature du syndrôme de Down. Certains documents de promotion parlent du syndrôme de Down comme une "maladie progressive, métabolique, dégénérative qui si non traitée, va mener à un état de santé détériorée, à un retard mental et éventuellement à la mort." [49]. Les chercheurs et cliniciens qui ont travaillé avec des adultes avec le syndrôme de Down pendant des années, ou même des décénies, ne sont pas d'accord avec cette déclaration, comme les parents actuels d'adultes avec le syndrôme de Down. Le pronostic des gens avec le syndrôme de Down n'est pas sombre, et chaque génération a eu une survie plus saine et plus longue. Il n'y a pas d'évidence qu'un supplément nutritionnel quelconque améliore le pronostic. Cette tactique tend à s'en prendre surtout aux parents des nourissons et jeunes enfants avec le syndrôme de Down, qui sont les plus vulnérables à la suggestion qu'ils seraient des parents mauvais ou négligents s'ils ne donnaient pas ces produits à leurs enfants.

La conclusion

Malgré que quelques médecins aient endossé la notion que des suppléments diététiques peuvent aider les enfants avec le syndrôme de Down, la plupart des médecins qui s'occupent de ces enfants jour après jour ne recommandent pas les suppléments. En 1996, l'American College of Medical Genetics déclara qu'elle ne connaissait aucune preuve scientifique que le traitement avec le Piracetam ou de suppléments d'acides aminés puissent améliorer la fonction mentale des gens avec le syndrôme de Down [51]. En 1997, le National Down Syndrome Society ont averti les parents que:

L'administration des thérapies vitaminiques -- e.g. la combinaison de vitamines/minéraux/acides aminés/hormones/enzymes n'a pas été démontrée avoir de bénéfice quelconque dans une étude contrôlée, que le raisonnement proposé pour ces thérapies n'est pas prouvé, et que l'emploi antérieur de ces thérapies n'a pas produit de résultats significatifs validés scientifiquement. De plus, les effets à long terme de l'administration prolongée de plusieurs de ces ingrédients dans ces préparations ne sont pas connus. Malgré les sommes énormes d'argent dépensés par les parents impliqués pour de tels traitements dans le but d'améliorer la condition de leurs enfants avec le syndrôme de Down, il n'y a aucune évidence que de tels bénéfices puissent être produits. [52]
 

Malgré cela, toutefois, l'emploi de ces suppléments continue à être populaire. On estime que 5,000 enfants avec le syndrôme de Down prennent un de ces produits de supplémentation. Le nombre exacte n'est pas connu, mais l'intérêt dans ces traitements demeure élevé. On dit aux parents que ces thérapies ne peuvent pas nuir et peuvent aider, et plusieurs parents décident de les essayer. Aussi, avec tellement de recherche dans le syndrôme de Down surtout sur les tests prénatals et sur la démence pré-sénile, plusieurs parents se sentent abandonnés par l'établissement médical. Pour ces parents, les promoteurs de suppléments semblent être les seuls intéressés à "mettre fin aux implications du syndrôme de Down," comme un bulletin l'a mentionné.

Malgré l'attrait apparent des théories, ou l'évidence anecdotique qui semble convainquante, il est important de se rappeler que ces théories n'ont pas été prouvées, que des expériences antérieures avec des déclarations semblables ont été démontrées sans bénéfice quelconque, et que les formules actuellement encouragées n'ont pas été prouvées scientifiquement comme sécuritaires ou efficaces.

Au sujet de l'auteur

Le docteur Leshin est pédiatre à Corpus Christi, au Texas. Il est membre du Down Syndrome Medical Interest Group et le père d'un jeune garçon avec le syndrôme de Down. Son site Web est consacré aux sujets médicaux reliés à cette condition.

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Source: Quackwatch