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Chiropratique : de bien évasives subluxations

par Dr Stephen Barrett

Si vous consultez un chiropraticien, il est possible qu’après vous avoir examiné, il évoque l’existence d’une ou plusieurs « subluxations ». Cet article fait le point sur le sujet et la conduite à tenir.

La théorie chiropratique se base sur des concepts développés par Daniel David Palmer, un épicier qui pratiquait également la « guérison par magnétisme », et posait comme principe que la cause fondamentale de la maladie était une interférence dans la transmission de l’influx nerveux. À la fin du XIXe siècle, il a conclu que « Une vertèbre subluxée… est la cause de 95 % de toutes les maladies… Les 5 % restant proviennent de déplacements d’articulations n’appartenant pas à la colonne vertébrale. » [1] Il a déclaré que les subluxations interféraient avec l’expression de l’« Intelligence Innée du corps – l’Âme, Esprit ou Étincelle de Vie » qui contrôle le processus de guérison, et a proposé de remédier à l’ensemble des maladies en manipulant ou en ‘‘ajustant’’ les zones problématiques.

Au fil des ans, les chiropraticiens ont dépassé les théories de Palmer, bien que certains y adhèrent encore religieusement. Il y en a qui décrivent les subluxations comme des petits « déplacements d’os » et / ou  des « nerfs pincés ». Certains pensent en termes de « fixations » et / ou perte de mobilité articulaire. D’autres se placent entre les deux en adoptant quelques-uns ou tous ces concepts. Il n’y en a qu’un petit pourcentage qui rejette les notions de Palmer parce qu’ils les considèrent comme des ‘‘absurdités biothéistes’’ – ce qu’elles sont.

De nombreux chiropraticiens ont écrit sur l’importance des subluxations pour le succès de la chiropratique. L’un des plus célèbres était Victor Strang, chiropraticien diplômé, major de sa promotion au Palmer College of Chiropractic, qui a mené pendant 40 ans une carrière universitaire, a dirigé les cliniques de la faculté et y a enseigné la philosophie. En 2003, il a expliqué dans un magazine de l’école pourquoi la « survie de votre pratique » peut dépendre des patients qui continuent à recevoir des soins chiropratiques après la disparition de leurs symptômes :

Ma mère a fréquemment ‘‘diagnostiqué’’ un état de subluxation chez sa progéniture de neuf enfants – quand l’un d’entre nous n’était pas « lui-même », elle supposait qu’un ajustement était nécessaire. Bien souvent, elle avait raison. Il n’y avait pas besoin de boiter, de perdre l’appétit, d’avoir mal à la tête ou d’exprimer une quelconque douleur. Parfois, elle ou mon père décidaient simplement qu’il était « temps de faire vérifier ». Si les clients de notre cabinet sont encouragés à reconnaître des signes très subtils de subluxation en eux-mêmes, tels qu’un changement de la qualité du sommeil ou une irritabilité générale, ils ne viendront pas seulement se faire contrôler plus souvent, mais ils éviteront souvent la répétition de ce mal de dos si familier…

… Le succès et la survie d’une pratique sont grandement améliorés si l’identification, l’analyse et la correction de la subluxation en sont à la base. Lorsque tous les utilisateurs de la pratique comprennent le principe selon lequel des subluxations peuvent survenir et se reproduire sans symptômes associés, ils vérifient leur colonne au moins aussi régulièrement que leurs dents, et généralement plus souvent que cela. Dans une pratique axée principalement sur les symptômes, les patients sont libérés de leurs soins ou se libèrent eux-mêmes lorsque ces signes ont disparu. Un afflux constant de nouveaux patients est nécessaire pour les remplacer si la profession veut grandir et survivre [2].

Les subluxations sont-elles visibles ?

Les chiropraticiens ne s’entendent pas sur la question de la visibilité des subluxations sur les radiographies. Les praticiens traditionnels (« straight ») ont tendance à croire qu’elles provoquent des interférences nerveuses, sont aisément visibles et que pratiquement tout le monde est concerné. La plupart des autres (communément appelés « mixtes ») définissent les subluxations évasivement et les voient lorsque ça leur convient. Ceux qui rejettent cette théorie disent ne pas les voir mais ont été forcés d’en reconnaître l’existence pour être payés par l’assurance maladie. Lorsqu’on a demandé à un chercheur sérieux en chiropratique s’il avait déjà vu une subluxation sur une radiographie, il a souri et a répondu en riant : « Oui, les yeux fermés ! » [3]

Les anciens manuels de chiropratique montrent des radiographies « avant/après » qui sont censées illustrer les subluxations. En 1971, dans l’espoir d’avoir un aperçu de ces radiographies, j’ai mis au défi la société chiropratique locale de m’en laisser voir 10 lots. Ils ont refusé, suggérant plutôt que je demande à l’École Palmer de m’en montrer quelques-unes, tirées de ses « dossiers pédagogiques ». Mais quand je l’ai fait, un responsable de l’école m’a répondu :

Les chiropraticiens ne prétendent pas pouvoir reconnaître une subluxation spécifique sur une radiographie. [Ils] peuvent identifier une distorsion de la colonne vertébrale, qui indique la possibilité d’une subluxation et d’en confirmer l’existence par d’autres signes physiques [4].

En 1973, le Congrès des États-Unis a autorisé le remboursement par l’assurance maladie du traitement chiropratique des « subluxations avérées par des radiographies ». En 1972, pour permettre les paiements, les chiropraticiens ont organisé une réunion de concertation afin de redéfinir les « subluxations » en tenant compte de l’ensemble des données de leurs pratiques. Le document, de plusieurs pages, décrit les signes radiographiques supposés de 18 types de « subluxations », comprenant « défaut de flexion », « défaut d’extension », « défaut de flexion latérale », « défaut de rotation », « hypomobilité » (également appelée « fixation subluxation »), «  hypermobilité », « mouvement aberrant », « altération de l’espace interosseux », « occlusion foraminale », scoliose, et plusieurs cas dans lesquels des « déplacements considérables » sont manifestes [5]. Je n’ai pas pu déterminer combien de milliards de dollars les chiropraticiens ont reçu de l’assurance maladie depuis l’entrée en vigueur de la loi.

Ces termes, pour la plupart, ne sont que des appellations fantaisistes désignant des phénomènes dégénératifs mineurs, qui surviennent lorsque l’on vieillit. En général, ces troubles n’ont rien à voir avec les symptômes du patient, et n’évoluent pas au cours du traitement chiropratique. Comme le reconnaissent les intervenants, certains ne sont pas visibles à la radiographie. En 1997, le Congrès des États-Unis a modifié la loi afin de permettre le remboursement si les subluxations sont diagnostiquées par d’autres moyens. Cet amendement devait prendre effet au 1er janvier 2000.

Les chiropraticiens divergent également sur la manière de trouver et de localiser les « subluxations ». En plus de les voir sur les radiographies, il y en a qui prétendent pouvoir les détecter en : (a) palpant la colonne vertébrale, (b) mesurant, à l’aide d’un instrument, la température cutanée de la zone rachidienne, (c) décelant qu’une jambe est « fonctionnellement » plus longue que l’autre, (d) étudiant les ombres produites par un appareil qui projette un cône lumineux sur le dos du patient, ou (e) en plaçant le sujet sur une balance spéciale, et/ou (f) détectant l’ « irritation des nerfs » à l’aide d’un dispositif dédié. Des investigations clandestines, où le même patient est examiné par plusieurs chiropraticiens, ont montré que les diagnostics et les traitements proposés différaient grandement d’un praticien à l’autre.

Le terme subluxation appartient initialement au domaine médical. On la définit comme une dislocation partielle ou incomplète – ce qui est visible sur les radiographies : les surfaces articulaires ne sont plus exactement l’une en face de l’autre, mais l’alignement est partiellement conservé. Un tel problème ne peut être soigné par un traitement chiropratique.

Une définition à géométrie variable

En 1996, tentant d’ « uniformiser » la nomenclature chiropratique, l’Association of Chiropractic Colleges adopta cette définition :

Une subluxation est un complexe de modifications articulaires fonctionnelles, et/ou structurelles, et/ou pathologiques, qui compromettent l’intégrité neuronale et peuvent influencer le fonctionnement de l’organisme et l’état de santé global [6].

En 1997, la Foundation for Chiropractic Éducation and Research (fondation pour l’éducation et la recherche chiropratique) a publié une brochure intitulée « Subluxation: What It Means to You » (« Subluxation : ce que cela signifie pour vous »), où l’on peut lire :

Ce que ce titre veut dire, c’est que la subluxation est un problème articulaire (qu’il soit fonctionnel, physique, ou les deux), qui affecte la fonction nerveuse et par conséquent les divers organes et l’état de santé général.

Cette « définition » est absurde puisque la grande majorité des ennuis liés à la colonne vertébrale n’affectent pas les organes ou l’état de santé global. De plus, cela n’a aucun sens d’essayer d’établir un consensus sur un concept invalide [7]. Si vous voulez vous amuser, demandez à un chiropraticien de dresser la liste des maladies ou problèmes de santé principaux que la manipulation spinale peut guérir.

Le tueur silencieux ?

Vers la fin des années 1980, le chiropraticien diplômé Terry Rondberg, de Chandler en Arizona, a fondé le Vertebral Subluxation Research Institute (VSRI, « Institut de Recherche sur la Subluxation Vertébrale »). Rondberg est président de la World Chiropratic Alliance (WCA), un groupe de chiropraticiens destiné à promouvoir les pratiques basées sur la subluxation, et est également président de Chiropractic Benefit Services, société spécialisée dans les négligences professionnelles, qui assure les chiropraticiens dont la pratique est basée sur la subluxation. Il publie également The Chiropractic Journal (un journal pour chiropraticiens), The Journal of Vertebral Subluxation Research, et WCA News / Health Watch (une revue électronique hebdomadaire qui s’attaque à ce qui est considéré comme « les dangers et abus des intérêts médicaux et pharmaceutiques. ») Le VSRI a appris aux chiropraticiens à recruter des « candidats pour la recherche » et à les convertir pour le reste de leur vie en patients chiropratiques. Ses clients ont été formés à utiliser le télémarketing et d’autres approches afin d’inviter les gens à se porter volontaires pour une étude nationale sur les troubles liés à la colonne vertébrale.

Lors de la première visite au cabinet, suite à un examen, on leur remettait une brochure – « The Silent Killer » (« Le tueur silencieux ») – où il était indiqué que les subluxations peuvent être causées par des traumatismes physiques, chimiques et émotionnels. (Le livret affirmait, par exemple, que les additifs alimentaires, les polluants atmosphériques, la nourriture avariée, la peur, l’inquiétude, la haine, la convoitise, la tristesse, la peine, le choc émotionnel, et les déceptions importantes peuvent provoquer des spasmes musculaires responsables des subluxations.) Au cours du deuxième rendez-vous, ils étaient incités à faire soigner leurs propres subluxations. Le programme VSRI s’est terminé en 1991 [8]. Une enquête ultérieure de la WCA a montré que 65 % des membres ayant répondu ont déclaré que le support pédagogique destiné aux patients qualifiait la subluxation vertébrale de « tueur silencieux ».

schéma colonne lombaire avec émergences nerveuses pub subluxation 2 pub subluxation 3

Ces trois publicités permettent de voir comment les chiropraticiens illustrent le phénomène.
La première, issue d’un annuaire téléphonique, montre comment un mauvais alignement des vertèbres serait responsable des subluxations.
Le distributeur du poster du milieu le qualifie de « la plus puissante aide visuelle disponible. »
La dernière annonce, qui date du milieu des années 1990, affirme que « les subluxations chiropratiques peuvent être le pire ennemi de votre santé » et que « les ajustements vertébraux vous débarrasseront de cet adversaire. »

Dans un manuel de formation WCA de 1992 destiné aux assistants chiropraticiens, rédigé par Cindy Rondberg, son épouse, il est décrit comment expliquer le concept des subluxations aux patients :

Lorsque – par un stress physique, mental ou chimique – l’une des 24 vertèbres du rachis n’est plus parfaitement alignée, on parle de subluxation. Quand cela survient, une pression s’exerce sur les nerfs, qui sont fragiles, et les organes ou parties du corps qui y sont connectées ne reçoivent plus d’influx nerveux. On peut comparer cela à ce qui se passe lorsqu’une personne pose le pied sur un tuyau d’arrosage et en perturbe ainsi l’écoulement. Une subluxation vertébrale fait exactement la même chose, interférant avec les messages allant du cerveau vers le reste du corps. Quand la communication entre le cerveau et les organes est atteinte, des dysfonctionnements et des maladies peuvent éventuellement survenir [9].

Patient Media, Inc., une entreprise qui commercialise des supports pédagogiques destinés aux patients, propose une approche un peu plus subtile mais tout aussi effrayante. Sa brochure « Subluxation » nous dit :

Les subluxations sont sérieuses !

Néanmoins, l’aspect le plus important d’une subluxation est la manière dont elle touche votre système nerveux. Compromettre la voie par laquelle votre système nerveux contrôle et régule votre corps peut avoir de graves conséquences. Une communication dégradée entre votre cerveau et votre corps peut engendrer toutes sortes de problèmes de santé, qui vont bien plus loin que les classiques céphalées et maux de dos…

Il y a trois origines principales aux subluxations. Les causes physiques sont les chutes, accidents, mouvements répétitifs et le soulèvement de charges effectué de manière incorrecte. Stress, colère et peur sont des exemples de facteurs émotionnels. Dans les agents chimiques, on trouve l’alcool, les drogues, la pollution, ainsi qu’une mauvaise alimentation…

Vous pouvez présenter des subluxations sans en avoir connaissance. Comme la carie dentaire ou le cancer, les subluxations peuvent être présentes avant que les signes d’appel ne surviennent. L’intérêt d’un examen approfondi est qu’il peut déterminer l’emplacement et la gravité des subluxations que vous pourriez avoir [10].

Les actions menées par la Federal Trade Commission

[NDT: La Federal Trade Commission (FTC, Commission fédérale du commerce) est une agence américaine indépendante chargée d’appliquer le droit de la consommation.]

Les messages d’avertissement concernant les « subluxations » sont antérieurs à la création du VSRI et figurent encore dans de nombreuses publicités, brochures et affiches destinées aux cabinets des praticiens. Par exemple, un prospectus de Koren Publications, largement diffusé, prévient le public ainsi :

Une subluxation vertébrale est une anomalie du rachis qui interfère avec vos nerfs. Elle peut provoquer divers troubles, une diminution de la résistance aux maladies, des douleurs, des déséquilibres, de la fatigue, et faciliter le chemin vers des problèmes de santé. Elle est parfois appelée « le tueur silencieux », car elle peut lentement ronger votre santé et votre vitalité sans que vous ne vous en aperceviez…

Les subluxations sont si courantes qu’on peut pratiquement les considérer comme épidémiques – presque tout le monde est concerné.

Les subluxations peuvent miner votre santé tout comme les termites peuvent saper les fondations de votre maison... Au moment où les symptômes apparaissent, une partie des dégâts causés par des subluxations anciennes peut être irréversible.

Pour cette raison, des examens périodiques destinés à localiser et à traiter les subluxations vertébrales devraient faire partie des routines de santé de chaque famille. Corriger des subluxations silencieuses aujourd’hui peut vous protéger, ainsi que votre famille, de maladies qui, plus tard, n’auraient pas pu être négligées [11].

Le président de la compagnie, Ted Koren, DC, fut diplômé en 1977 du Sherman College of Chiropractic, le plus “traditionnel” des collèges de chiropratique. La société publie un grand nombre de brochures d’enseignement destinés aux patients et relatifs aux subluxations, qui suggèrent que les soins de manipulation de la colonne vertébrale peuvent aider à soigner l’ensemble des problèmes de santé. En 1998, un dépliant pour un séminaire de 12 heures donné par Koren sur « la supériorité naturelle de la chiropratique » indiquait que 24 millions de ces fascicules avaient été distribués à travers le monde. Des pamphlets portant sur l'éducation du patient plus récents maintenaient qu'un « ajustement chiropratique peut faire la différence entre la vie et la mort » et « lorsque votre corps est libre de subluxations, votre capacité de vous guérir vous-même, votre ‘‘guérisseur interne’’, est plus en mesure de faire face à tous vos problèmes de santé. »

Les déclarations faites dans certaines brochures de Koren ont été contestées par la Federal Trade Commission. Dans un catalogue de 1998, Koren a déclaré:

La FTC maintient que les chiropraticiens doivent dire à leurs patients que leurs soins ne sont bénéfiques que pour les douleurs lombaires. Et pour rien d’autre, que ce soit les subluxations, le bien-être, les céphalées, la sciatique, les allergies, la santé des enfants, les otites, le coup du lapin (syndrome cervical traumatique), etc. Bien que ce qui figure dans la littérature de Koren Publications souligne que la chiropratique n’est pas destinée à traiter des maladies, mais à corriger des subluxations vertébrales, la FTC n’apprécie pas l’« impression » que nous donnons au public et aux patients [12].

En octobre 1998, Rondberg a intenté un procès pour arrêter les procédures de la FTC contre Koren et d'autres chiropraticiens pensant comme lui. Affirmant que les publications de Koren (et par le fait les siennes) devraient être protégées par le droit Constitutionnel à la liberté de parole, la poursuite déclarait:

Au milieu de l’année 1998, la FTC a conclu que les activités du Dr Koren étaient de l’ordre de la publicité mensongère et/ou de pratiques commerciales trompeuses. La FTC lui a proposé de choisir entre une ordonnance de consentement ou une plainte administrative, en lui conseillant de signer l’entente de consentement afin de ne pas se retrouver face à des procédures administratives longues et couteuses. Cette ordonnance de consentement empêche le Dr Koren de faire des déclarations publiques au sujet de prétendus bénéfices de la chiropratique sauf si ces allégations sont étayées par des études scientifiques autorisées et validées par la FTC…

Bien que la communication spécifique du Dr Koren soit un peu différente de celle du Dr Rondberg, leurs activités sont similaires. Tous deux vendent des livres et fascicules qui sont parfois distribués par des chiropracteurs, et ils sont tous deux de fervents défenseurs des avantages des soins chiropratiques…

Le Dr Rondberg ne croit pas que la chiropratique soit une solution miracle, ni même un traitement pour une autre maladie ou affection que la subluxation vertébrale. Cependant, tous les chiropraticiens pensent que le fait de maintenir la colonne vertébrale en bonne santé et de corriger les interférences des nerfs rachidiens peut avoir un effet bénéfique et parfois conduire à la résolution de certains problèmes médicaux. Mais le Dr Rondberg souligne que le but de la chiropratique est de corriger l’interférence des nerfs rachidiens, et non de traiter une maladie ou une condition médicale. [13]

Le 16 novembre 1999, un juge fédéral a accueilli la requête de la FTC visant à rejeter cette demande.

En 2001, la FTC a abandonné ses efforts pour limiter les prétentions de Koren. Elle n’a fait aucune déclaration publique, mais des articles dans des publications de chiropratique parlent d’une enquête de 6 ans qui s’est terminée en juin 2001. [14]

Tous les chiropraticiens n’ont pas considéré l’investigation de la FTC comme injustifiée. John Triano, DC, Ph.D., l’un des chercheurs en chiropratique les plus renommés, a décrit certaines des déclarations de Koren comme « étant entachées par une absence de valeur scientifique. » Dans un article de presse de 1998, il a déclaré : « Peut-être que ceux qui réclament des dons pour la défense juridique du Dr Koren seraient mieux servis s’ils investissaient des fonds dans la recherche en chiropratique, afin que l’on puisse produire des preuves efficaces pour ce que nous faisons. » [15]

Je suis d’accord avec le docteur Triano. Je pense, moi aussi, qu’une décision de justice aussi large que celle décrite ci-dessus, aurait eu plus d’importance que tout autre jugement lié à la santé dans l’histoire de la FTC. Je présume que la FTC a abandonné l’affaire parce qu’elle a conclu que les brochures étaient du matériel destiné à l’ « éducation des patients » plutôt que de la publicité, et n’étaient donc pas soumises à la réglementation fédérale. Koren m’a fait savoir que ma « conjecture » était incorrecte [16], mais il a refusé, à chacune de mes trois demandes, d’indiquer ce qu’il jugeait correct.

En conclusion

En ce qui me concerne, le seul conseil que je donnerais en ce qui regarde les “subluxations” est bien simple. Si un chiropraticien prétend qu’il en a localisé et veut les réparer – “tueuses” ou non – allez vous faire soigner ailleurs.

Références

  1. Palmer DD. The Science, Art and Philosophy of Chiropractic. Portland, Oregon: Portland Printing House Company, 1910. ↑ 
  2. Strang V. Why continue chiropractic care after symptoms are gone: Survival of your practiuce may depend on it. Streams from the Fountainhead 3(1):9-10, 2001. ↑ 
  3. Weiss R. Bones of contention. Health 7(4):44-53, 1993. ↑ 
  4. Frogley R. Letter to Stephen Barrett, M.D., 1971. ↑ 
  5. Schafer RC (editor). Basic Chiropractic Procedural Manual, fourth edition. Arlington, Va.: American Chiropractic Association, 1984. ↑ 
  6. Chiropractic paradigm. Association of Chiropractic Colleges, 1996. ↑ 
  7. Nelson C. The subluxation question. Journal of Chiropractic Humanities 7:46-55, 1997. ↑ 
  8. Bodney DJ. Letter to Stephen Barrett, M.D. May 20, 1998. ↑
  9. Rondberg C. The CA Advisor Training Manual: Basic Training for Chiropractic Assistants. Chandler, AZ: World Chiropractic Alliance, 1992. ↑
  10. Esteb W. What patients want to know about subluxations. Denver CO: Patient Media Inc., 1999. ↑
  11. Koren T. What Is a Subluxation?, Philadelphia: Koren Publications, 1995. ↑
  12. Chiropractic Wellness: The Practice Building Journal from Koren Publications. Volume 1, 1998-1999, back cover. Distributed October 1998. ↑
  13. Rondberg vs. Federal Trade Commission, filed Oct 28, 1998. ↑
  14. Feds drop Dr. Koren's case: First amendment rights of health care professionals were at stake. Dynamic Chiropractic, Aug 2001. ↑
  15. FTC questions Koren's claims. Is Koren Publications Just the Beginning? Dynamic Chiropractic, Sept 21, 1998, pp 1,17,42,49. ↑
  16. Koren T. E-mail message to Dr Stephen Barrett, September 13, 2001. ↑
  17. Murphy DR and others. How can chiropractic become a respected mainstream profession? The example of podiatry. Chirobase. Chiropractic & Osteopathy 16:10, 2008. ↑
  18. Clinical and professional chiropractic education: A position statement. Société Scientifique dédiée à la Chiropraxie, 15 mai 2015. ↑
  19. Funk MF and others. The prevalence of the term subluxation in chiropractic degree program curricula throughout the world. Chiropractic & Manual Therapies. 26:24, 2018 ↑

Pour renseignements additionnels

Dans quelle mesure les chiropraticiens peuvent-ils aider la population ? Est-ce que consulter un chiropraticien vaut la peine ? Si oui, comment trouver un chiropraticien fiable ? Ces questions - dont la réponse n’est jamais simple - sont discutées en long et en large dans Chiropractic: The Victim's Perspective, écrit par George W. Magner, III, et Inside Chiropractic: A Patient's Guide (1999), par Samuel Homola, DC. Tous deux ont été édités par Stephen Barrett et publiés par Prometheus Books. Ensemble, ils fournissent l'analyse la plus détaillée du marché de la chiropratique jamais publiée.

Dernière mise à jour le 1 octobre 2021.

Source: Quackwatch