L'AMA s'oppose à la vente de produits non reliés à la santé dans les cabinets de médecins
Stephen Barrett, M.D.
Depuis quelques années, plusieurs médecins vendent des produits reliés à la santé, provenant de compagnies à multiples paliers, à leurs patients dans leurs cabinets de consultation. Les compagnies le plus implquées semblent être Amway, Body Wise, Nu Skin (Interior Design), Rexall. Les médecins sont typiquement recrutés avec des promesses que le revenu supplémentaire comblerait la perte due à aux soins gérés aux Etats-Unis (Managed Care).
En décembre 1997, l'American Medical Council on Ethical and Judicial Affairs (CEJA) a déclaré son opposition à la vente de "produits non reliés à la santé" aux patients. La déclaration de la politique du CEJA ne fait pas mention de la vente de produits provenant des compagnies à multiples niveaux, toutefois, le directeur du CEJA, Robert M. Tenery, Jr., M.D., a dit que la déclaration était provoquée par le nombre croissant de médecins qui sont devenus distributeurs de produits Amway [1]. Amway aurait répondu:
- Les Amway Rules of Conduct interdit expressément les distributeurs de
- vendre ou mettre en montre des produits ou services Amway dans des
- établissements vendant en détail, incluant dans les bureaux de
- professionnels [1].
Le CEJA prévoit aussi se pencher sur la vente par les médecins de produits reliés à la santé, et plusieurs autres organismes médicaux renommés vont faire de même. Voici le text intégral du rapport du CEJA:
Rapport du CEJA 5-1-97
Vente de produits non reliés à la santé dans les cabinets de médecins
- Un nombre de médecins font la vente, dans leurs cabinets, de produits
- non reliés à la santé comme des articles ménagers et des abonnements
- à des magazines. Ce rapport s'adresse à certains éléments éthiques
- importants reliés à une telle vente, et établit des directives pour la vent
- de tels articles dans certaines circonstances appropriées.
1. Problèmes d'ethique au sujet de la "vente d'articles pour profit"
A. Conflit d'intérêt
- La vente de produits pour profit par les médecins aux patients
- crée en soi un conflit d'intérêt. Les médecins qui font cette
- pratique ont un intérêt financier direct dans la vente des articles
- aux patients; mais la vente peut ou non être dans les
- meilleurs intérêts des patients. Les médecins peuvent être
- tentés de vendre les articles pour profit même si les patients
- n'en n'ont pas réellement besoin. Même si la plupart des
- médecins peuvent résister à une telle tentation, la voie la
- plus éthique est pour les professionnels d'éviter de se mettre
- dans cette situation de tentation. Ce conflit d'intérêt est
- particulièrement troublant dans le contexte d'un cabinet de
- consultation, les patients recherchant des soins médicaux.
- Dans le monde du marché ordinaire, le consommateur normalement
- n'achètera pas des articles qu'il n'a pas besoin, alors une
- transaction volontaire est prise dans l'intérêt de tous les
- partis concernés. Mais l'aspect volontaire du patient dans
- le cabinet du médecin n'est pas si évident, même douteux.
B. Vente plutôt sous pression
- L'offre d'articles dans un context de consultation et traitement
- est en sorte de la pression, les gens malades et vulnérables
- sentent le besoin de les acheter. Ils vont les acheter dans un
- but déplacé de plaire ou d'être "du bon côté" du médecin. Ces
- sensations, justifiées ou non, peuvent gêner l'échange ouvert
- et minimiser la confiance du patient envers le médecin.
C. Dégradation de la pratique médicale
- La vente d'articles dans un contexte de traitemnt aussi risque
- de dégrader la pratique de la médecine. La confiance est à la
- base d'une bonne relation patient-médecin. Cette confiance est
- réduite lorsque les médecins, par leur comportement, rendent
- le milieu de consultation un bazar ou supermarché.
II. Vente des produits au prix coûtant; articles gratuits
- Sauf dans le cas d'exception étroite ci-bas, même la vente au
- prix coûtant de produits non reliés à la santé au cabinet est
- inappropriée. Telle vente n'a aucun bénéfice de santé pour le patient.
- Malgré qu'elle n'implique pas les médecins dans un confilt d'intérêt
- financier, des efforts pour telle vente peuvent affecter la qualité
- de relation patient-médecin et dégrader la pratique de la médecine.
-
- La distribution gratuite d'articles non reliés à la santé est permise au
- cabinet du médecin, du moment qu'elle est faite de façon digne.
-
III. Exception s'il s'agit de ventes pour bénéfice communautaire
- Certains types de vente peuvent être faites pour un bien à la
- communauté (e.g., la vente de biscuits des Guides (Girl Scouts),
- des bonbons ou chocolat pour un cause particulère, nage-thon,
- cyclo-thon pour diabétiques, billets pour spectacles pour venir
- en aide à un hôpital, etc) Même de telles ventes peuvent nuir à
- la relation médecin-patient -- comme par exemple, quand un
- médecin offre de billets d'un tirage organisé par une église à
- un patient d'une religion différente -- et peuvent, si faites
- d'une façon inappropriée, dégrader la pratique de la médecine.
- Toutefois, bien faites, de telles ventes sont permises. Ces ventes
- sont acceptables si a) les articles en question sont à prix modiques,
- b) le médecin ne participe pas à un profit quelconque, c) le médecin
- ne fait pas ça régulièrement, d) les ventes sont faites avec
- dignité, et e) on s'assure qu'il n'y ait pas de pression quelconque
- faite aux patients. Une bonne technique pour ce genre de vente
- sans pression, est d'annoncer sur un babillard la disponibilité
- des articles ou billets. Ceci permet aux patients de montrer
- leur intérêt et ils peuvent en parler à la secrétaire sans
- l'intervention du médecin.
IV. Conclusion
- Les médecins ne sont pas seulement de gens d'affaires avec
- des normes élevées. Ils sont des gens avec la vocation de
- soigner, et dans cette vocation, ils sont les fiduciaires de
- leurs patients. Ils ont des tâches différentes et supérieures
- à celles de la personne en affaires la plus éthique. C'est ce
- que le serment d'Hippocrate leur enseigne, réitéré par les
- grands enseignants d'aujourd'hui sur le comportement éthique.
- Il y a certaines activités impliquant les patients que les
- médecins devraient éviter qu'il y ait évidence d'abus on non [2]
- Sauf pour une exception très étroitement décrite, la vente de
- produits ou articles non reliés à la santé par les médecins dans
- leurs cabinets est une de ces acivités à éviter.
Recommendations
- 1. Les médecins ne devraient faire la vente de produits non reliés
- à la santé dans leurs cabinets ou autres établissements de soins
- de santé, sauf pour l'exception qui suit.
-
- 2. Les médecins peuvent faire la vente de produits non reliés à
- la santé dans leurs cabinets si (a) les articles en question sont
- à prix modiques, (b) le médecin ne participe aucunement à un
- profit de ces ventes, (c) cette pratique n'est pas faite régulièrement
- par le médecin, (d) les ventes sont faites dans une manière digne, et, (e) les ventes n'impliquent pas de pression envers les patients.
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Conclusion
- Mon inquiétude va au delà de l'aspect conflit d'intérêt inhérent dans
- la vente de produits reliés de marketing à multiples paliers (MLM) par
- des professionnels de la santé. La plupart des produits reliés à la santé
- des MLM sont soit inutiles, formulés de façon irrationnelle, vendus avec
- des déclarations non prouvés, et/ou offerts à des prix gonflés. Beaucoup
- de patients sont invités à dépenser plus de $50 par mois pour tels prpduits.
- De telles solicitations reflètent un jugement médical pauvre, et/ou un
- manque d'éthique professionnelle..
Références
- 1. Should Doctors Sell Non-Health-Related Products to Their Patients? The
- AMA Targets Amway. Health Care Business Digest 3(2):22-24, 1998.
- 2. Council on Ethical and Judicial Affairs. Conflict of Interest: Physician
- Ownership of medical Facilities. CEJA Report 37, January 1992.
Le Mirage des compagnies à multiples paliers
Source: Quackwatch