LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

quackwatch

Thérapie de Rémission Induite
(Induced Remission Therapy – IRT)

Stephen Barrett, M.D.
Sam Chachoua

Sam Chachoua, principal promoteur de l’IRT, prétend que le cancer est une manifestation de la réponse protectrice du corps face à des organismes infectieux. Il déclare avoir développé des vaccins ainsi que d’autres technologies présentant une « efficacité contre le cancer et le sida au cours de tests préliminaires (supérieure à 99%) ». Un site Internet faisant la promotion de l’IRT déclare :

Ses vaccins incluent des agents de marquage capables de s’attacher aux cellules cancéreuses et d’en faire des cibles attrayantes sur le plan immunologique, ainsi que d’une batterie de thérapies spécifiques non-toxiques. On peut s’attendre à la réduction de larges lésions cancéreuses ainsi qu’à la disparition des symptômes après quelques jours. [1]

Un autre site Internet nous dit que l’IRT « cherche à corriger les maladies au niveau génétique » et peut provoquer :

La régénération de nouveaux tissus cardiaques, de nouvelles valves cardiaques, de tissus cérébraux dans les cas d’Alzheimer ; l’amélioration de l’état clinique et la croissance de tissus sains dans des systèmes âgés, endommagés voire irrécupérables, ce qui rend cette thérapie incomparable. Rémission d’emphysèmes, de pathologie cardiaque, de sclérose en plaques, de maladie d’Alzheimer, de cancer, sida, de sclérose latérale amyotrophique, de diabète, d’asthme, de défaillance organique, de syndrome de fatigue chronique, de fibromyalgie, de syndrome de la Guerre du Golfe, de maladie de Parkinson, de maladies inflammatoires et dégénératives (avec un effet, aussi, sur les maladies génétiques). [2]

Ce site déclare par ailleurs :

Sur le plan biologique, l’IRT consiste en des vaccins et sérums qui à la fois ciblent la cause de la maladie et corrigent les dégâts cellulaires au niveau génétique. Les cancers peuvent alors activer des cycles de différenciation ou déclencher la mort cellulaire programmée. Ceci permet d’éliminer les tissus malades et de retrouver une structure normale, sans traumatisme ni toxicité…

L’IRT améliore par ailleurs la capacité du corps à se défendre contre les maladies en optimisant ses fonctions immunitaires, en restaurant les capacités immunitaires et régénératrices, et en faisant usage de superantigènes permettant à des maladies invisibles de devenir particulièrement visibles et vulnérables à l’armada immunitaire du patient. Le marquage par superantigène consiste en la réplication d’un évènement naturel peu fréquent au cours duquel une maladie dissimulée au système immunitaire acquiert les marqueurs protéiques d’un microbe, lui permettant d’être alors vue et détruite. L’IRT réalise ceci au niveau de l’expression des gènes. Elle cherche à rendre la maladie sensible au système immunitaire du patient et à sa capacité de réparation.

Les deux sites présentent des paires de clichés radiologiques prétendant montrer comment des masses cancéreuses auraient disparu après que le traitement IRT a été administré à une douzaine de patients. Pour autant, la plupart des images sont trop vagues pour qu’on puisse avoir une certitude quant à leur signification. Pour certaines, même en admettant que l’ensemble des cellules tumorales dans les zones signalées comme problématiques aient été instantanément tuées par le traitement, il n’existe aucun mécanisme biologique connu par lequel les tissus morts auraient pu être évacués dans l’intervalle de temps entre les clichés « avant/après ». Dans certains cas, des différences de luminosité/obscurité pourraient refléter des différences dans la manière dont les clichés ont été pris. Dans un des cas (supposé être un cancer du foie), des différences dans la forme du corps ainsi que de la colonne vertébrale du patient suggèrent que les clichés proviennent de deux personnes différentes. Aucun des deux sites ne fournit de détails sur la manière dont le traitement est réalisé, la durée de survie du patient ou la mesure dans laquelle chaque patient suivait un traitement conventionnel au préalable.

Chachoua se décrit comme victime d’un complot, dont le travail a été injustement ignoré et/ou rejeté par le corps médical [3]. Cependant, ses théories vont à contre-courant de la compréhension que l’on a de la biologie et de l’immunologie du cancer. Malgré des investigations approfondies, seuls de rares cas d’associations entre cancers humains et infections ont été répertoriés. Il n’existe aucune preuve convaincante démontrant que les traitements de Chachoua pourraient présenter l’efficacité annoncée. Le 4 Avril 1999 j’ai effectué une recherche dans les bases de données MEDLINE, AIDSLINE et CANCERLIT du nom de « Chachoua S » et n’ai trouvé aucune trace de publication scientifique qui lui soit associée.

 

Références

  1. Researcher finds new method to treat AIDS, cancer and heart disease. United Technologies, Int. Accessed April 4, 1999.
  2. Dr. Sam Chachoua. Accessed April 4, 1999.
  3. Induced Remission Therapy: Our best hope against cancer? Nexus New Times Magazine. Part 1, Dec 1997. Part 2, June 1998. Accessed April 4, 1999.

Dernière mise à jour le 9 mars 2019.

Source: Quackwatch