LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Dictionnaire

Pseudo-histoire

Toute oeuvre intellectuelle qui se présente comme historique mais qui

L’afrocentrisme, le créationnisme, le révisionnisme (à propos de l’Holocauste) et le catastrophisme d’Immanuel Velikovsky constituent quelques exemples de pseudo-histoire.

Il faut distinguer la pseudo-histoire des textes anciens sur lesquels elle se fonde. On prend parfois en vrac les sagas, légendes, mythes et autres récits pour de la pseudo-histoire, alors qu’en fait, il peut s’agir aussi bien de pseudo-histoire que d’histoire incomplète, ou de toute autre chose que de l’histoire comme tel.

On doit également établir une distinction entre la pseudo-histoire et la fiction. Des romans comme Le Masque de fer, d’Alexandre Dumas, ou La Part de l’autre d’Éric-Emmanuel Schmitt appartiennent à la fiction historique, et non à la pseudo-histoire. Ce genre de fiction est souvent exacte du point de vue historique, mais il ne s’agit pas d’histoire pour autant. Quiconque cite une œuvre de fiction historique comme s’il s’agissait d’un texte d’histoire est un pseudo-historien patenté. N’oublions pas la contribution de l’abbé Jean Terrasson (1670-175?) à la cause de l’histoire fantaisiste. Le bon abbé a écrit Sethos, a History or Biography, based on Unpublished Memoirs of Ancient Egypt. Prétendre avoir découvert et traduit un document ancien pour faire passer ses propres thèses en douce demeure en usage (voyez La Prophétie des Andes). On a d’ailleurs modifié la technique en disant avoir canalisé le savoir d’une entité du passé, comme on l’a fait pour Le Livre d’Urantia et Bringers of the Dawn.

Pseudo-histoire et grand écran

Certaines n’ont pas encore compris que ce qui passe sur le grand écran n’est pas nécessairement vrai. En effet, ces personnes reviennent constamment sur le fait qu’un bon cinéaste doit scrupuleusement respecter la vérité historique. Dans ce cas, que peut-on dire du film JFK, d’Oliver Stone? S’agit-il d’une œuvre de fiction, d’un mythe, de pseudo-histoire ou quoi? Stone y montre des personnages et des événements fictifs pour faire passer ses propres opinions, dont certaines présentent un caractère hautement improbable ou ont été reconnues fausses depuis longtemps. Le film dont la nature n’est pas clairement documentaire constitue une œuvre de fiction pure et simple, peu importe à quel point il est exact ou réaliste. Le cinéaste n’est pas plus assujetti à un devoir d’exactitude que le romancier. Quiconque parle d’un film semblable comme s’il s’agissait d’un document historique est un pseudo-historien. Au lieu d’exiger des cinéastes qu’ils soient des historiens ou même des citoyens responsables, mieux vaut d’abord exiger du public qu’il fasse preuve d’esprit critique. La mention «d’après une histoire vraie» ne suffit pas pour extraire une œuvre du domaine de la fiction. De même, des séries télévisées comme Au-delà du réel, qui peuvent sembler réalistes et fondées «sur des histoires vraies», demeurent pleinement dans le cadre de la fiction. Faire référence à de telles choses comme preuve de l’existence de phénomènes surnaturels ou paranormaux, c’est s’engager dans le type de recherche que pratiquent les pseudo-historiens.

 

Voir également: Afro-centrisme, Créationnisme, Erich von Däniken, Immanuel Velikovsky, Livre d’Urantia, Pléïadiens, Prophétie des Andes et Zecharia Sitchin.

 

Dernière mise à jour le 23 août 2019.

Source: Skeptic's Dictionary