Prophétie maya
Prophétie maya (2012)
Groupe de prédictions attribuées aux Mayas. Elles connaissent actuellement une grande vogue dans les milieux catastrophistes et Nouvel-Âge. Il importe d'emblée d'affirmer que le monde ne prendra pas fin le 21 décembre 2012, du moins pas selon les Mayas, qui en savaient aussi long sur l'avenir de la planète que des «experts» comme Gordon-Michael Scallion, Saint Malachie, Edgar Cayce, Zecharia Sitchin ou Nostradamus, c'est-à-dire que dalle. Les Mayas n'ont absolument rien dit à propos du canular céleste Nibiru ni de la fin du monde.
La culture urbaine maya, celle de l'Ère classique, s'est étendue d'environ 300 à 900 de notre ère dans la péninsule du Yucatan et certaines parties de l'Amérique centrale. Au cours de cette période, les Mayas ont érigé des temples et des monuments, conçu des chefs-d'œuvre artistiques et littéraires, effectué des observations astronomiques et créé tout un ensemble de villes que l'on continue de découvrir, enfouies dans la jungle. L'une des importantes découvertes qu'on a effectuées dans ces ruines est que les Mayas s'étaient constitué plusieurs calendriers. L'un d'eux, le compte long, revenait à son commencement tous les 1 872 000 jours, période connue sous le nom de Grand Cercle (Diamond 2005, p. 167). D'après les calculs de certains, la prochaine remise à zéro devrait tomber le 21 décembre 2012. De toute évidence, ce calendrier n'intéresse plus les Mayas, leur civilisation ayant disparu il y a plus de mille ans. (Notons tout de même qu'ils ont laissé des descendants, dont la culture est un écho de celle de leurs ancêtres.*) Cette date n'en intéresse pas moins énormément certains prophètes de malheur et astrologues Nouvel-Âge, comme John Callerman, qui répandent la bonne nouvelle, soit que les Mayas connaissaient la date de la fin du Monde, soit qu'ils savaient quand allait se produire le Nouvel Âge de la Transformation.* (Les glyphes et hiéroglyphes mayas ne sont pas très clairs à propos de la signification des calendrier.) Dommage qu'ils n'aient pas pu prédire leur propre disparition.
Selon Jared Diamond,
Le fameux compte long des Mayas commençait le 11 août 3114 avant notre ère, tout comme notre calendrier commence le 1er janvier de l'ère chrétienne... On peut supposer que les Mayas... attachaient une certaine importance à leur propre point zéro, mais on ignore dans quelle mesure (Diamond 2005, p. 167).
Le compte long des Mayas est fondé sur un système complexe d'unités allant du jour (kin) à des périodes de 144 000 jours (baktun).
La civilisation maya classique semble avoir développé de grandes capacités, mais sûrement pas de celle de prédire l'avenir, ce qui n'a pas empêché les spéculations les plus bizarres à propos de l'astronomie maya. Ceux qui en sont à l'origine devraient pourtant se demander quelles sont les probabilités qu'une civilisation ayant été incapable d'employer ses vastes connaissances pour échapper à son autodestruction se soit inquiétée de ce qui devait arriver dans un futur millénaire? Les chefs mayas ne pouvaient voir assez loin dans l'avenir pour prévoir et résoudre les problèmes de leur société: une trop grande population concentrée sur un trop petit territoire, la destruction de l'environnement, des techniques agricoles et une déforestation épuisant le sol, des épisodes de sécheresse (produits en partie par la déforestation), et ainsi de suite. Comment croire que les prophètes mayas étaient en meilleure mesure de voir l'avenir que leurs homologues hébreux ou encore, Nostradamus?
Les Mayas du cosmos
Dans son site Web sur les prophéties mayas, Dee Finney met de l'avant l'idée des Mayas «cosmiques». La source d'une bonne partie des spéculations de Finney vient du livre de Charles Gallenkamp: Maya: The Riddle and Rediscovery of a Lost Civilization. Le 21 décembre 2012 se produira un «alignement entre les plans solaire et galactique». Le soleil du solstice d'hiver «entrera en conjonction avec la Voie Lactée», ce qui est censé ouvrir une espèce de «portail cosmique». On peut voir une image de l'alignement ici, mais seul un astrologue comme John Major Jenkins est en mesure de l'expliquer:
Sur une carte du ciel habituelle, rien d'exceptionnel ne figure pour le 21 décembre 2012. C'est ce qui m'a trompé, jusqu'à ce que je trouve une clé dans le récent ouvrage de Linda Schele, Maya Cosmos. L'information la plus intéressante que recèle son livre est sans doute son interprétation du sens astronomique de l'Arbre sacré des Mayas. Avec une grande générosité, Schele explique comment elle en est arrivée à sa découverte, à partir d'une quantité imposante de documents iconographiques. L'Arbre sacré n'est rien d'autre que l'intersection de l'écliptique avec l'anneau de la Voie Lactée. D'ailleurs, la Voie Lactée semble avoir joué un rôle de premier plan dans l'imagerie maya. Par exemple, un os gravé du VIIIe siècle découvert à Tikal montre un long canot en train de couler, entraînant avec lui de nombreuses divinités. Il s'agit d'une image du ciel nocturne, et le canot représente la Voie Lactée glissant sous l'horizon à mesure que la nuit avance, entraînant avec elle les dieux auxquels correspondent les constellations les plus proches.Le splendide site maya de Palenque abonde en représentations de l'Arbre sacré et en références à des événements astronomiques. Dans leur livre [A] Forest of Kings, Schele et Freidel affirment qu'à l'Arbre sacré correspond l'écliptique. Ce n'est apparemment vrai qu'en partie, car l'Arbre sacré le long duquel [le roi maya] Pacal grimpe après sa mort est plus qu'une image de l'écliptique, c'est la porte sacrée du monde souterrain. L'intersection de l'écliptique et de la Voie Lactée constitue cette porte et représente la source sacrée et l'origine. [Il semble que Jenkins interprète les images figurant sur le célèbre sarcophage de Pacal, qui représentent l'Arbre sacré émergeant de ce qu'on a appelé un cordon ombilical.*]En l'an 755 de notre ère, le soleil est entré en conjonction avec l'Arbre sacré le 3 décembre, mais au cours des siècles, le phénomène de la précession a rapproché cet événement du solstice d'hiver. À quel point sommes-nous près d'une conjonction parfaite, de nos jours? Quand au juste pouvons-nous nous attendre à ce que le soleil du solstice d'hiver entre en conjonction avec son intersection avec l'équateur et l'écliptique galactiques - avec l'Arbre sacré des Mayas? Tout bon astronome vous dira qu'à l'heure actuelle, la Voie Lactée croise l'écliptique dans la constellation du Sagittaire, une zone de la voûte céleste riche en nébuleuses et en objets de haute densité. En fait, c'est également la direction du centre de notre galaxie.
Tout bon astronome vous dira aussi qu'un alignement de notre soleil avec un point quelconque de la galaxie aura autant d'effet qu'un pétard mouillé. Quoi qu'il en soit, Jenkins n'est pas le seul à interpréter d'une façon semblable le mystérieux compte long des Mayas.
Un anthropologue guatémaltèque, Carlos Barrios, qui a étudié l'histoire et les calendriers mayas, offre une interprétation similaire. Le compte long prendra bel et bien fin en décembre 2012, mais pas le monde. Selon M. Barrios, la fin du calendrier annonce plutôt une espèce de transformation. Barrios ne nie cependant pas que les Mayas aient été des prophètes, Selon lui, leurs calendriers ont prédit l'arrivée de Cortez en 1519.
La vision du temps, des saisons et des cycles en général exprimée par les calendriers mayas s'est avérée à la fois vaste et raffinée. Les Mayas avaient créé 17 calendriers différents, dont certains demeuraient exacts sur plus de dix millions d'années. Celui d'entre eux qui suscite de plus en plus d'attention depuis 1987 s'appelle Tzolk'in ou Cholq'ij. Inventé il y a fort longtemps et basé sur le cycle des Pléiades, il est encore tenu pour sacré de nos jours. Grâce à ces calendriers, les peuples autochtones d'autrefois ont pu anticiper les points tournants de l'histoire. Ainsi, les gardiens des annales, qui étudiaient les calendriers, avaient identifié un journée importante pour l'année du Roseau, Ce Acatal, comme l'appelaient les Mexicains. Ce jour-là, un ancêtre illustre était censé revenir «sous la forme d'un papillon». Dans le calendrier occidental, cette date correspond au 21 avril 1519, un dimanche de Pâques, soit le jour où Hernando Cortez et sa flotte de onze galions espagnols ont touché terre à ce qu'on appelle aujourd'hui Vera Cruz, au Mexique.Quand les navires espagnols sont apparus à l'horizon, des autochtones attendaient l'événement prédit par le calendrier sur le rivage. Les voiles gonflées par le vent à l'horizon n'ont pas manqué d'évoquer à leurs yeux des papillons effleurant les vagues.
Ainsi donc, c'était là ce qu'on pensé les Indiens qui guettaient sur la plage. Mais qu'est-ce que Barrios en sait, au juste? (Avec le recul, on pourrait se dire que l'apparition de cette flotte inconnue à l'horizon évoquait plutôt un mauvais présage. Pourquoi cette interprétation diffère-t-elle de celle de Barrios? Est-ce parce que l'une et l'autre réduisent les faits à des croyances différentes?)
À quoi ressemblera la transformation promise quand nous atteindrons la fin de l'un de ces 17 calendriers?
Ce sera le début d'une nouvelle ère, marquée et causée par l'intersection du méridien solaire et de l'équateur galactique, de même que par l'alignement de la terre avec le centre de la galaxie.Au lever du soleil, le 21 décembre 2012, pour la première fois en 26 000 ans, le soleil se lèvera en conjonction avec l'intersection de la Voie Lactée et du plan de l'écliptique. Cette croix cosmique est considérée comme une concrétisation de l'Arbre sacré, l'Arbre de la Vie, une image que l'on retrouve dans toutes les traditions spirituelles du monde. Certains observateurs affirment que cet alignement avec le cœur de la galaxie en 2012 provoquera l'ouverture d'un canal permettant à l'énergie cosmique de circuler jusqu'à la terre, purifiant la planète et tout ceux qui y habitent, portant tout ce qui s'y trouve à un niveau de vibration supérieur.
Merveilleux, n'est-ce pas? Qui ne voudrait pas voir s'élever son niveau de vibration? Les faits tendent cependant à montrer que les rois et la noblesse mayas visaient davantage des projets à court terme, du genre s'enrichir et ériger des monuments à leur gloire (Diamond 2005, p. 177), que prédire l'avènement d'une Ère vibratoire supérieure bien longtemps après l'effondrement de leur civilisation.
- Le 21 décembre 2012 : la fin du monde selon les Mayas ? sur histoire-pour-tous.fr.
- Fin du monde en 2012 : les Mayas l'avaient prédit!, par Daniel Baril.
Dernière mise à jour le 23 août 2019.
Source: Skeptic's Dictionary