Sasquatch
(et autres géants velus mythiques)
Aussi appellé bigfoot, abominable homme des neiges, mapinguari (en Amazonie), Yowie (en Australie) et Yéti (en Asie).
Une créature simiesque prétendument observée des centaines de fois dans le monde depuis le milieu du 19ème siècle. La créature est décrite de façon diverse comme haute de 2-3 m, d'un poids de plus de 225 kg, et avec des pieds de 43 cm de long. La créature a de nombreux noms, mais elle est connue sous le nom de « Bigfoot » en Californie du Nord. (Elle est aussi connue sous le nom d'Abominable Homme des Neiges, Mapinguari [Amazonie], Sasquatch, Yowie [Australie] et Yéti [Asie]). La créature est une grosse affaire commerciale dans le nord-ouest du Pacifique le long d'une partie de l'autoroute US-101, dans le sud du comté de Humboldt, connue sous le nom de autoroute des sequoïas. Il y a de nombreuses boutiques le long de cette route, chacun ayant sa version de Bigfoot sculpté à la scie dans du bois de séquoïa majestueux.
La plupart des scientifiques ne croient pas à l'existence de Bigfoot, parce que les preuves en faveur de la croyance en la survie d'une créature simiesque bipède préhistorique d'une taille pareille sont maigres. La seule exception notable est Grover S. Krantz (1931-2002), un anthropologue de l'université de l'État de Washington. Pendant presque quarante ans, Krantz a soutenu la thèse de l'existence probable de Bigfoot, mais a été incapable de convaincre la majorité des scientifiques. Les preuves de l'existence de Bigfoot sont principalement constituées de témoignages d'amateurs de Bigfoot, d'empreintes de pied d'origine douteuse, et de photos qui pourraient être de singes ou d'êtres humains en costume de singe. Il n'y a pas d'os, pas d'excréments, pas d'objet fabriqué, pas de cadavre, pas de mère avec enfant, pas d'adolescent, pas de fourrure, pas de quoi que ce soit. Il n'y a aucune preuve qu'un individu quelconque ou une communauté de telles créatures habite où que ce soit, à proximité des endroits où il a été « vu ». En bref, les preuves font plutôt penser à des canulars et des hallucinations qu'à une découverte réelle. Certains croyants rejettent toutes ces critiques et prétendent que Bigfoot existe dans une autre dimension et voyage par projection astrale. De telles affirmations renforcent le point de vue sceptique que la légende de Bigfoot est une affaire de supporters enthousiastes du paranormal grandement appuyés par l'avidité des mass media à satisfaire cet enthousiasme.
En plus des témoignages occulaires de supporters enthousiastes, la masse des preuves apportées par les partisans de Bigfoot consiste en empreintes de pied et en photos. Parmi les quelques empreintes disponibles pour analyse sous forme de moulage de plâtre, il y a une telle disparité de forme et de configuration que ces preuves « suggèrent les agissements de farceurs indépendants » (M. Dennett, 1996).
La preuve la plus connue de la croyance en l'existence du Bigfoot est un film tourné par les chasseurs de Bigfoot Roger Patterson et Bob Gimlin, le 20 octobre 1967, à Bluff Creek dans le nord de la Californie. Le film montre une créature simiesque en marche, à la poitrine tombante. Sa hauteur est évaluée entre 1m95 et 2m20, son poids à presqu'une tonne. Plus de trente ans ont passé et pourtant, aucun cryptozoologue n'a trouvé d'autre preuve de l'existence de la créature près du site excepté une soit-disant empreinte de pied.
Le North American Science Institute prétend avoir dépensé plus de 100 000 USD pour prouver que le film montrait un véritable Bigfoot. Néanmoins, selon le metteur en scène hollywoodien expérimenté John Landis, « ce fameux bout de film de Bigfoot marchant dans la forêt qui était vendue comme authentique était juste un costume fabriqué par John Chambers », qui a participé à la création des costumes des singes du film La Planète des Singes (1968). Howard Berger, de la KNB Effects Group à Hollywood, a aussi affirmé qu'il était de notoriété publique dans l'industrie du cinéma que Chambers avait monté un canular qui avait transformé Bigfoot en un culte international. Selon Mark Chorvinsky, Chambers était aussi impliqué dans un autre canular au Bigfoot (le Bigfoot de Burbank). Néanmoins, selon Loren Coleman, Chambers a nié toutes les allégations sur le canular de Patterson dans une entrevue avec Bobbie Short et a affirmé que Landis avait en fait lancé les rumeurs disant qu'il (c'est-à-dire, Chambers) avait fait le costume. Apparemment, Short n'a pas posé de question à Chambers sur l'affaire du Bigfoot de Burbank, et il n'a pas non plus questionné Landis pour avoir sa version de l'histoire [Chorvinsky 1996]. Short et Coleman restent convaincus que le film ne montre pas un homme en costume de singe et qu'il s'agit d'un véritable Bigfoot.
Selon David J. Daegling et Daniel O. Schmitt, "il n'est pas possible d'évaluer avec certitude l'identité du sujet du film" (Daegling 1999). Leur argumentation se fonde sur les incertitudes dans la position de la caméra et du sujet, et sur la reproductibilité de la démarche docile par des humains imitant le pas et la vitesse du sujet du film.
Selon Michael Wallace, Bigfoot est un canular lancé en août 1958 par son père Ray L. Wallace (1918-2002), un farceur invétéré. Peu après la mort de Ray, Michael a révélé les détails du canulars, qui furent largement répercutés dans la presse. Ray avait fait sculpter un pied de 40 cm de long qu'il pouvait s'attacher pour réaliser des empreintes. Wallace possédait à l'époque une société de construction qui faisait des routes pour le transport du bois et avait disposé les empreintes autour d'un de ses bulldozers dans le comté de Humboldt. Jerry Crew, un conducteur de bulldozer, signala les traces et le Humboldt Times fit sa une sur Bigfoot. La légende était née. Néanmoins, un ex-bûcheron de 71 ans, John Auman, affirme que Wallace avait disposé les empreintes géantes pour effrayer les voleurs et les vandales qui s'étaient attaqués à ses véhicules. Ses canulars n'ont commencé qu'après qu'il ait constaté l'émoi qu'il avait créé.
Au cours des années, Ray Wallace a exhibé des enregistrements sonores de Bigfoot, des films et des photographies. À un moment, il a même fait imprimer une dépêche de presse offrant un million de dollars pour un bébé Bigfoot. Il a publié une de ses photos représentant soit-disant un Bigfoot déjeunant avec d'autres animaux. Il a aussi publié des photos et des films de Bigfoots mangeant des élans, des grenouilles et des céréales. Michael Wallace affirme que sa mère lui a dit avoir participé à certaines des farces et s'est faite prendre en photo en costume de Bigfoot. Chorvinsky affirme que Ray lui aurait dit que le film de Patterson était un canular et qu'il avait attiré l'attention de Patterson sur l'apparition de Bluff Creek. Selon Chorvinsky, Ray savait qui était dans le costume de Patterson, mais lui aurait affirmé qu'il n'avait rien à voir avec l'affaire (Young, Bob. 2002. Lovable trickster created a monster with Bigfoot hoax, The Seattle Times, December 5, 2002).
La nouvelle du canular de Wallace de 1958 n'a pas calmé des partisans du Bigfoot tels que Loren Coleman ou le professeur d'anatomie de l'université de l'état d'Idaho, le Dr. Jeff Meldrum, qui a moulé de 40 à 50 grosses empreintes de pied. Coleman demande…
“Pourquoi les journaux croient-ils le témoignage d'un menteur avéré, maintenant présenté comme la vérité par un illusionniste sceptique? Le mélange de mensonges et de rumeurs avec quelques faits dans l'histoire de Wallace a poussé le bouchon très loin. C'est l'ultime canular de Wallace et sa triste leçon.”
Meldrum croit qu'il est impossible qu'un si grand nombre de moulages soient tous des canulars (ibid.). Il a dit la même chose des agroglyphes, mais il s'avère que les farceurs ne sont pas dissuadés de leurs réalisations par la croyance en leur faiblesse numérique.
L'intérêt dans le Bigfoot semble avoir été rendu succinctement par le dicton d'un vieux Sherpa :
"Il y a un Yéti au fond de l'esprit de tous; seuls les bénis ne sont pas hantés par lui."
Dernière mise à jour le 22 mars 2020.
Source: Skeptic's Dictionary