LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Dictionnaire

World Association of Christian Fundamentalists

(WACF)

Association de fondamentalistes chrétiens établie aux États-Unis en 1911 afin de s'opposer à la science et la théologie libérales, ainsi que pour soutenir ce que ses membres considéraient comme les fondements de la foi chrétienne, soit:

Reconnaissant que leurs croyances ne pouvaient être réconciliées avec les découvertes des scientifiques, les fondamentalistes ont préféré décréter que la science moderne était dans l'erreur partout où elle s'opposait à leur interprétation de ce que renferme la Bible. Ils ont rejeté les tentatives des théologiens «libéraux» d'interpréter les Écritures de manière symbolique, afin d'éviter que ses enseignements contredisent les découvertes scientifiques et d'offrir des interprétations des récits bibliques qui ne soient pas superlativement fausses, absurdes ou immorales.

La WACF n'est peut-être plus active, mais son attitude anti scientifique, vue comme la seule façon de défendre les croyances religieuses fondamentales, continue à vivre au sein de groupes protestants qui préconisent ce qu'ils appellent la «science créationniste» ou le «dessein intelligent». Depuis de nombreuses années, des groupes fondamentalistes étasuniens comme le Creation Science Institute et le Discovery Institute tentent (a) de faire retirer l'enseignement de l'évolution des cours de science, (b) à défaut d'y arriver, de faire enseigner le récit biblique de la création à côté de la théorie de l'évolution, et (c) toujours à défaut d'y arriver, de faire enseigner une remise en question philosophique de la théorie de l'évolution en même temps que cette théorie. Le plan (a) est celui qui a connu le plus de succès, du procès Scopes jusqu'au XXIe siècle, où les fondamentalistes ont réussi à faire élire de leurs représentants au sein de conseils scolaires et à intimider certains éditeurs de manuels. En 1987, la Cour suprême des États-Unis (Edwards c. Aguillard) a déclaré que le plan (b) allait à l'encontre de la Clause dite d'«établissement» du premier amendement de la Constitution. En 2005, dans Kitzmiller et autres c. le District scolaire de Dover et autres, le juge fédéral John E. Jones III s'est prononcé contre le plan (c) pour la même raison. Il a d'ailleurs décrit les tentatives de déguiser les idées créationnistes en théorie scientifique comme «une effarante bêtise».

Le plan (a) tente d'empêcher les écoles publiques d'enseigner toute théorie scientifique qui entre en conflit avec les croyances religieuses des fondamentalistes. Le plan (b) veut faire en sorte que quiconque fréquente l'école publique se fasse enseigner les croyances des chrétiens fondamentalistes en matière de cosmologie: les scientifiques se trompent à propos de l'âge de l'univers et de notre planète, de même que sur l'origine de l'ensemble des espèces vivantes. La vérité, prétendent-ils, se trouve dans un livre dont le contenu a été révélé à des nomades du désert par un dieu vivant au ciel il y a quelques milliers d'années. En vertu du plan (c), les arrondissements scolaires sont censés enseigner, chaque fois que quelque chose de complexe semble avoir été conçu par une intelligence supérieure et qu'on ignore comment ses parties constituantes ont évolué pour former un tout, qu'il faut crier au miracle et cesser de chercher à élucider le mystère par la recherche scientifique. Les partisans du «dessein intelligent» disent qu'un tel ordre de baisser les bras  est une théorie scientifique. En réalité, il s'agit d'une ruse malhonnête et stupide, qui mérite bien d'autres épithètes, outre celui d'«effarante».

 

Voir également: Ultra-fondamentalisme chrétien, Créationnistes de la terre jeune.

 

Dernière mise à jour le 26 août 2019.

Source: Skeptic's Dictionary