LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Conférence
Chasseur de mystères

Conférence du dimanche 13 avril 2008

Chasseur de mystères

Jici Lauzon, animateur

Peu de médias tentent de démystifier les croyances populaires qui, souvent, font appel à notre profond besoin de mystère et d’enchantement. Cela pourrait troubler un public favorable aux explications ésotériques et diminuer les cotes d’écoute. Jici Lauzon a habilement relevé ce défi en animant l’émission « Chasseurs de mystères », récemment diffusée au Canal Historia. Dans une allocution prononcée chez les Sceptiques du Québec le 13 avril 2008, il nous révèle les dessous de plusieurs épisodes marquants et nous livre ses réserves sur les tendances actuelles, omniprésentes dans les médias, à l’information de plus en plus accélérée et morcelée.

Texte annonçant la soirée

Le comédien et animateur, Jici Lauzon, révélera les dessous des enquêtes qui lui ont permis de déboulonner certaines croyances populaires, énigmes troublantes et légendes du Québec à son émission Chasseur de mystères au Canal Historia.

Il encourage le public à plus de scepticisme sur les sujets mythiques traités dans cette série télévisée. La façon dont ces sujets ont été abordés peut faire toute la différence. Le producteur, le diffuseur et même l'animateur en ont inévitablement influencé la présentation.

Pour donner un exemple, le seul fait que le format de l'émission obligeait à une mise en valeur égale pour chacun des sujets ne peut que laisser perplexe. Le récit de la vie du Géant Beaupré aurait peut-être mérité plus, l'histoire de Griffes du Diable sur un rocher peut-être moins.

Il nous fera part de son point de vue et de ses réserves à propos des différents sujets et de la façon dont la télévision s'y est prise pour « dévoiler » ces mystères. En bon critique des médias, il tentera de démontrer les limites de ce qu'on peut apprendre en regardant la télévision. Après cela, la Sainte Vierge ne pleurera plus jamais des larmes de sang !

Une grande diversité caractérise la carrière médiatique de Jici Lauzon. Il a été, tour à tour, humoriste, musicien, comédien, chroniqueur et animateur. Cette polyvalence artistique s’est exprimée dans tous les grands médias télévisés québécois, de même qu’au festival Juste pour rire et au cinéma. Il anime depuis quelques années des émissions plus sérieuses, entre autres, au Canal Historia.


Chasseur de mystères

Jici Lauzon, animateur

Jici Lauzon

Le conférencier passera en revue et commentera une série d’émissions, diffusées au Canal Historia sous le titre de « Chasseur de mystères ». En tant qu’animateur de cette émission, il a interrogé des « experts » qui ont tenté de faire la lumière sur les phénomènes étranges choisis, souvent en les démystifiant. Il se dit honoré de présenter ses commentaires en présence de deux collaborateurs scientifiques à ces émissions : Daniel Fortier, physicien et Cyrille Barrette, biologiste. Cette même série de dix émissions devrait repasser de nouveau durant l’été 2008, et probablement pendant les trois prochaines années. Malgré des cotes d’écoute respectables, elle ne sera pas suivie d’une nouvelle série d’émissions de même nature, on verra pourquoi.

Information accélérée

Jici Lauzon termine une maîtrise en communications qui le fait réfléchir sur les nouvelles tendances en télévision pour de l’information condensée transmise à toute vitesse : images, sons, plans changent du tout au tout en quelques secondes. Même un texte montré à l’écran voit ses lettres sautiller pour conserver l’attention du téléspectateur. Sa thèse porte sur l’effet pervers du zapping télévisuel sur nos conversations. À force de passer rapidement d’un sujet à l’autre, on serait de moins en moins apte à vraiment écouter quelqu’un parler, on manquerait de concentration soutenue.

Le formatage de « Chasseur de mystère » illustre cette nouvelle tendance à la multiplicité de sujets dans un court laps de temps. Les diffuseurs de l’émission auraient souhaité trois sujets en moins d’une heure (43 minutes), alors que, selon le conférencier, couvrir de façon adéquate deux sujets par émission représentait déjà beaucoup de travail. C’est pourtant ce que les téléspectateurs impatients demandent : une accélération du débit de la parole. L’un des humoristes le plus en vogue au Québec parle plus vite que tous les autres. Les gens qui s’expriment lentement nous ennuient.

Les humoristes le savent, le « one liner » domine : un set-up, une pause, un punch, un rire – un set-up, une pause, un punch, un rire… Lorsque ce rythme rapide est établi, on se retrouve captif du discours. Envoûté par la cadence soutenue, on se sent bien. La lenteur de la parole d’anciens monologues, fort populaires en leur temps, nous paraît dépassée.

Certains téléromans populaires extirpent toutes les hésitations des comédiens au montage. La télévision semble nous avoir insidieusement imposé ce rythme pressé comme allant de soi. Les sujets abordés ont aussi changé ; moins d’humoristes font de la critique sociale. Certains se complaisent dans une forme de narcissisme léger.

Devoir de réserve

La conception originale de « Chasseur de mystères » plaisait à Lauzon. Il entrevoyait récolter les témoignages de conteurs et d’historiens sur un sujet mystérieux, puis de confronter ces avis à ceux de scientifiques experts dans ce domaine pour finalement tirer les conclusions qui s’imposaient. Mais, le diffuseur, ne voulant pas courir le risque de froisser un certain public, a souvent dû mettre un bémol à l’enthousiasme de l’équipe. Il pourrait facilement y avoir des téléspectateurs sympathisants au mystérieux paranormal.

Pour la même raison, rire ou même sourire à la suite de propos clairement incohérents serait jugé déplacé. Par exemple, l’épisode sur une statue de la vierge pleurant des larmes de sang devait se dérouler sur un ton respectueux des croyances – même si tous les indices pointaient vers une mystification à peine voilée. La possibilité de poursuites pour diffamation demeure toujours aussi présente dans les médias.

À la télévision, soutient Lauzon, on s’impose un devoir de réserve – quitte à taire la vérité. Le montage de différentes séquences joue un rôle important pour accentuer certains propos, recueillis en direct, ou, à l’inverse, pour passer sous silence certaines réactions jugées inappropriées. Il ne faudrait pas croire qu’une émission d’entrevues, comme « Tout le monde en parle » représente la position précise et complète d’un invité sur un sujet donné. Le montage des entrevues peut souligner, ou à l’inverse occulter, certains propos tenus lors de ces entrevues.

À « Chasseur de mystères », les propos des historiens et scientifiques recueillis étaient rediffusés presque intégralement, sauf qu’ils étaient « habillés » par des images ou autres commentaires explicatifs, appelés topos. Le conférencier ajoute qu’il a bien aimé l’échange d’idées, parfois opposées, auxquelles les sujets mythiques ou légendaires des émissions se prêtaient. La série ne se poursuivra pas, mais sera remplacée par une série d’un autre genre qu’on l’a invité à animer. Il s’agira de présenter des conteurs et leurs sujets avant qu’ils ne prennent eux-mêmes la parole pour raconter leur histoire.

Suit une brève analyse de certains thèmes abordés dans la série « Chasseur de mystères ».

Sourciers trouillards

Il existe un besoin de croire au merveilleux qui fait partie de l’attrait de « Chasseur de mystères ». Ce besoin nous porte parfois à nous accrocher à des pratiques irrationnelles, même devant l’évidence contraire. Un épisode aborde le pouvoir de sourciers traditionnels à trouver l’endroit où creuser pour trouver de l’eau pour un puits. Les sourciers se servent souvent d’une branche de noisetier en forme d’Y qui, dans les mains d’une personne douée du pouvoir approprié, s’inclinera vers l’endroit où l’on doit creuser. Même des puisatiers professionnels, munis d’outils technologiques avancés, feront pointer une branche de noisetier vers l’endroit choisi pour rassurer le client que creuser là mènera assurément à une source abondante.

Les risques d’échec à trouver de l’eau sont bien minces puisque 90 % du sous-sol québécois contient de l’eau à une profondeur raisonnable. Mentionnons que tous les sourciers invités à l’émission ont refusé de s’y présenter. Ils ont préféré ne pas se prêter à l’examen critique. Pourtant, les gens qui veulent croire aux pouvoirs des sourciers continueront d’y croire même si on leur démontre mille fois le contraire, ajoute un auditeur.

Note du rédacteur : Les Sceptiques du Québec offrent 10 000 $ à qui pourra démontrer un pouvoir paranormal, dont celui de trouver de l’eau dans le sol avec une branche de noisetier. Le protocole expérimental choisi devra évidemment s’assurer que la chance de réussite par hasard soit bien mince. Par exemple, indiquer des endroits où on ne trouvera pas d’eau ou encore déterminer sous quel boyau (sur dix cachés sous terre) coule de l’eau et répéter l’expérience.

Aurore éternelle

Les révélations de l’épisode sur « Aurore, l’enfant martyre » ont aussi surpris le conférencier. Il connaissait l’histoire véridique de cette fillette torturée inlassablement par sa belle-mère jusqu’à ce qu’elle meure de ses blessures. Mais, il en ignorait les détails sordides : au total, 54 blessures, dont plusieurs plaies surinfectées, brûlures au tisonnier, coups au manche de hache… Cette malheureuse histoire a d’ailleurs fait le sujet d’une pièce de théâtre qui a joué pendant trente ans ! Pour les Québécois, elle représente une figure mythique, comme Cendrillon ou Cosette pour les Français.

Certains en donnent même l’interprétation politique suivante : la province de Québec serait l’enfant martyre, abandonnée par sa mère, la France, et maltraitée par sa belle-mère, l’Angleterre. D’autres y voient un reflet de la société québécoise d’alors qui fermait souvent les yeux sur les traitements abusifs de certains parents envers leurs enfants. La violence féminine constitue aussi un tabou ; la marâtre sera toutefois condamnée plus sévèrement que le père, tout aussi coupable d’avoir fermé les yeux. Ce dernier ne fera que de cinq ans d’une peine de prison à perpétuité.

Un tel film historique joue un rôle important ; c’est parfois la seule source d’information sur l’histoire du Québec que les jeunes d’aujourd’hui, qui lisent peu, connaîtront. C’est ainsi qu’ils apprennent l’histoire ancienne et même plus récente, comme celle de John Fitzgerald Kennedy, le président américain assassiné en 1963. Malheureusement, de nombreuses fausses pistes parsèment souvent ces films qui visent un large public. La thèse privilégiée ne sera pas nécessairement la version officielle, ni la version qui a le plus de chance d’être véridique, comme ce fut le cas du film JFK d’Oliver Stone.

Cimetière dérangeant

Un autre épisode, non conclusif celui-là, traitait de cimetières d’esclaves au Québec. Le conférencier n’était pas vraiment au courant de ce dossier québécois peu reluisant et en grande partie occulté par les historiens. Il y a eu pourtant au moins un historien connu, Marcel Trudel, qui a publié le résultat de ses recherches dans un livre intitulé : Deux siècles d’esclavage au Québec. Quelque 4000 esclaves turbinaient au Québec vers l’année 1800, dont les deux tiers étaient des autochtones et un tiers des noirs, vendus et cédés en héritage comme des biens meubles.

Pour en savoir plus sur ce cimetière, il aurait fallu faire des fouilles sur un terrain appartenant à un homme qui, craignant des découvertes embarrassantes, s’y opposait. La paléoanthropologie aurait pu déterminer la race du squelette, de même que les tâches qu’il accomplissait habituellement. L’épisode demeura donc sans réelle conclusion. Le producteur préférait d’ailleurs qu’on n’arrive pas à trop de conclusions précises ; il fallait que la recherche soit stimulante, mais de préférence non résolue et laissant des coins d’ombre – de crainte de choquer. Un auditeur ajoute que c’est payant pour le producteur de laisser les choses en suspens, le mystère subsiste… quitte à y revenir dans un épisode subséquent.

Loups-garous historiques

Certains épisodes furent inspirants, comme celui sur les loups-garous, soit d’hommes qui se transformeraient en loups – un sujet de maîtrise pour certains chercheurs, surtout du point de vue historique de son origine, de son évolution et de son impact sur les sociétés anciennes. Le fantastique et le surnaturel servaient alors souvent d’explication de certains phénomènes étranges qu’une science naissante ne pouvait encore expliquer.

On croyait que certaines maladies, telles la rage et la porphyrie, transformaient des humains en loups-garous. Pourtant, ces pauvres bêtes fuient l’homme qu’ils craignent. Et avec raison. Le gouvernement canadien offrait, il n’y a pas si longtemps, 20 $ pour une paire d’oreilles de loup. La science moderne a clairement élucidé l’origine et le mode de transmission de ces maladies. Personne ne croit plus vraiment aux loups-garous. Pour cette fois, mystère résolu !

Guérisons miraculeuses

Les innombrables guérisons attribuées à J.A. Desfossés ont consterné Lauzon. Voilà un guérisseur qui, en une seule journée, pouvait examiner et soigner jusqu’à 400 patients ! Cela se passait assez récemment, durant les années 1940-1960, et dans une grande ville, Montréal. Pendant une trentaine d’années, jour après jour, des centaines de personnes sont venues le consulter, espérant une guérison miraculeuse. Le populaire guérisseur ne demandait apparemment pas d’argent pour ses services, mais il acceptait les dons : deux dollars auraient été suggérés (on donnait souvent plus d’argent dans l’espoir d’une guérison plus rapide et plus complète).

Un tel succès devait reposer sur de véritables cas de guérisons ; l’hypothèse retenue durant l’émission serait que les maladies ainsi guéries devaient être celles qui normalement guérissent par elles-mêmes. L’effet « plante verte » a aussi été avancé : les gens qui parlent à leur plante bénéficient généralement de plantes plus vertes – surtout parce qu’ils s’en occupent davantage (ils n’oublient pas de les arroser !). Appliqué aux guérisons, ce principe pourrait s’énoncer ainsi : ceux qui consultent un guérisseur auront tendance à s’occuper plus de leur santé et augmentent ainsi leurs chances de guérison.

La dissonance cognitive peut aussi expliquer les nombreux témoignages de guérison : si on investit autant de temps et d’argent pour consulter un guérisseur à haute réputation, on notera immédiatement tout signe d’amélioration qui confirmera qu’on a fait le bon choix. D’autre part, on oubliera facilement les signes négatifs qui indiqueraient qu’on se serait peut-être trompé sur les réelles compétences du guérisseur.

Les succès de « l’industrie de l’écoute » démontrent aussi que retenir l’attention sincère de quelqu’un sur ses problèmes pendant quelques minutes aide à se sentir mieux, particulièrement si on reçoit l’assurance qu’on va travailler à les résoudre (« Je vais penser à vous », concluait souvent Desfossés lors d’une consultation).

De nombreuses hypothèses plausibles peuvent expliquer le succès apparent du guérisseur J.A. Desfossés. L’hypothèse extraordinaire de guérison par pouvoirs magiques ne pourrait être retenue que si elle était soutenue par des preuves extraordinaires. Parions que J.A. Desfossés ne tenait pas de statistiques précises et complètes sur ses diagnostics et les résultats obtenus. Elles lui auraient d’ailleurs été inutiles, il ne doutait pas de son don de guérisseur… que les nombreux témoignages positifs de guérison lui confirmaient tous les jours.

A-t-il fait plus de bien que de mal ? Difficile à évaluer, puisque nous n’avons pas les statistiques complètes requises. Mais, la vérité en a pris un coup, suggère un auditeur.

L’icône pleureuse

Il y a plus de vingt ans, des milliers de croyants (et de curieux) faisaient la file à Ste-Marthe-sur-le-Lac pour observer une statue de la Vierge Marie qui aurait pleuré des larmes de sang, et espérer peut-être une guérison miraculeuse. Pourtant, le spectacle lui-même était peu crédible, des gouttelettes rougeâtres semblaient sortir du plâtre sous les yeux de la statue. Mystère élucidé peu après : la chaleur des lampions (et des personnes présentes) suffit à faire liquéfier de la graisse préalablement enduite de sang. Chacun peut en faire l’expérience lui-même.

Le conférencier émet l’hypothèse que l’attrait pour ce genre de phénomène se retrouve généralement davantage chez les plus pauvres auxquels il donne un peu d’espoir et de rêve, comme d’ailleurs le fait si bien la loterie. Jusqu’à quel point devrions-nous dénoncer ces pratiques douteuses, s’interroge-t-il ?

Note du rédacteur : D’autres sujets d’émission ont aussi été brièvement abordés, telles les légendes entourant les aurores boréales, la confusion autour du naufrage de l’Empress of Ireland et les traces des griffes du diable sur un rocher, etc. Pour plus de détails, revoyez la série d’émissions au Canal Historia.

Éducation aux médias

À la télévision, réussir à avoir et à conserver l’attention des gens est primordial. Ainsi s’établit une course entre les chaînes pour plus de sexe, de sang et de rêve. Même la télévision d’État – qui a pour mandat de diffuser un contenu de haute qualité – n’y échappe pas. À cela s’ajoute un droit de réserve, empreint de rectitude politique, qui ampute souvent la nouvelle d’éléments importants pouvant mener à une perception non conventionnelle de la situation. Une éducation aux médias devient essentielle ; elle devrait faire partie du curriculum standard.

Auparavant, « on l’a dit à la télévision » était garant d’une certaine crédibilité. Cette expression n’a plus aujourd’hui la même portée : on sait que toutes sortes de sottises peuvent faire l’objet d’un reportage – sans qu’il y ait contrepartie critique. Comment alors prendre la télévision au sérieux ? Elle juxtapose nouvelles dramatiques et nouvelles légères, qu’elle fait suivre de nouvelles de sport et d’appel aux divertissements de toutes sortes. Même les émissions qui abordent très sérieusement famines et guerres sont entrecoupées de publicités nécessairement biaisées et hors propos.

Un directeur de la télévision française n’a-t-il pas dit que son réseau vendait d’abord du temps de cerveau humain à ses annonceurs ? Il faut donc le divertir entre les pauses publicitaires – suggérant par là que le contenu des émissions ne sert qu’à divertir le téléspectateur entre les pubs – ce qui n’a pas manqué de choquer. Le sport remplit merveilleusement bien ce rôle parce qu’il fait appel aux émotions et promet toujours une suite, une revanche. Il occupe d’ailleurs une place importante dans presque tous les bulletins de nouvelles.

Aujourd’hui, beaucoup de communications passent par voie électronique interposée : vidéos, bandes audio, photos, courriels. Selon le conférencier, on risque d’y perdre une certaine profondeur dans la communication. De plus, beaucoup de gens prennent photos et vidéos plutôt que de vivre pleinement le moment présent. Ensuite, à la télévision, on a tendance à zapper constamment d’une chaîne à l’autre ; on se contente de bribes plutôt que de visionner l’émission complète. Pour corriger cette situation prévalente, Lauzon suggère plus d’interactions face à face. C’est d’ailleurs de cette façon qu’on se convaincra de passer à l’action, plutôt que de demeurer de passifs spectateurs.


Période de questions

Questions et commentaires ont ponctué l’allocution décontractée de Jici Lauzon, qui s’est empressé d’y répondre sur le champ. Il restait donc peu de temps pour des questions additionnelles.

Un auditeur rappelle le fort biais de sélection dominant la perception d’événements spéciaux lors de la pleine lune. Si on y croit, on s’attend à des phénomènes spéciaux et on les remarquera d’autant plus. Un accident survenant un autre soir du mois n’éveillera pas le même intérêt puisqu’on devrait le lier à une phase quelconque de la lune. Pourtant, s’exclame une auditrice, ceux qui habitent près de la mer jurent que les vagues sont plus hautes les soirs de pleine lune ! Les verrait-on alors plus à cause de la plus grande clarté ?

La mémoire sélective semble effectivement jouer un rôle important et on voit bien mieux ce qui se passe les belles soirées de pleine lune, ajoute le conférencier.

Souvent des personnalités publiques ne veulent pas être associées aux Sceptiques du Québec, de crainte d’être perçus idéologiquement partiaux. Avez-vous peur pour votre carrière médiatique d’être venu y donner une communication ?

Lauzon prône une approche sceptique depuis longtemps et ne craint pas d’afficher ses couleurs. Informer est toujours d’intérêt public. Il se dit honoré de pouvoir présenter ses vues à un auditoire critique qu’il remercie pour son écoute et ses nombreuses interventions.

Compte-rendu rédigé par Louis Dubé, révisé par le conférencier.