LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Conférence

Conférence du jeudi 13 septembre 2007

Mécanique quantique

Interprétations philosophiques

Deuxième partie

par Daniel Fortier, physicien

Texte annonçant la soirée

Daniel Fortier

La mécanique quantique est la science la plus mystérieuse. Elle traite du niveau le plus fondamental de la réalité, celui des particules (électrons, atomes, photons, …) La mécanique quantique a fait entrer dans la physique des concepts radicalement nouveaux : dualité onde-corpuscule, superposition d’états, effet de l’observateur, probabilités, etc.

Par ailleurs, la mécanique quantique est un sujet favori pour ceux qui tiennent des discours irrationnels sur la réalité, qu’ils soient philosophes, gourous du Nouvel-Âge ou même physiciens. Ainsi, la mécanique quantique nous révèlerait une réalité indéfinie, indéterministe, contradictoire et subjective ; il existerait un lien profond entre la conscience et le niveau le plus ultime de la réalité, retour de l’humain au centre de l’univers.

Dans cette seconde partie, le conférencier abordera les différentes interprétations philosophiques de la mécanique quantique, les sensées et les extravagantes.

Daniel Fortier enseigne la physique au cégep Lionel-Groulx, où il a notamment créé son propre cours d'astrophysique. Il détient une maîtrise en astronomie de l'Université de Toronto et un baccalauréat en physique de l'Université de Montréal. En 2002, il a conçu et mis en ligne un site web sur la démarche scientifique : « Entre l’humain et la réalité. Comment distinguer le vrai du faux ? ».

 COMPTE-RENDU DE LA CONFÉRENCE

Voici un texte complet sur le sujet de la conférence rédigé par Daniel Fortier.

Il sert de compte-rendu pour cette conférence.


Annonces

François Filiatrault, animateur de la soirée, souligne quelques caractéristiques de la mission des Sceptiques du Québec, soit le développement de l’esprit critique et la prise de positions claires sur certaines formes contemporaines de pensée magique. Cet organisme publie également le Québec sceptique, dont le dernier numéro (63) vient de paraître. Toujours passionnant et varié, il aborde les thèmes actuels qui interpellent les sceptiques au Québec. Ayez l’œil et l’oreille vigilants pour trouver des candidats aux prix Sceptique et Fosse Sceptique, rappelle Filiatrault !

Actualités

Le dernier numéro de « Science et vie » contient un dossier très instructif sur le hasard en biologie. En particulier, un article de Boris Cyrulnik au sujet de la peur humaine du hasard. Darwin, rapporte-t-il, ne croyait pas que la variabilité des espèces fût moins aléatoire que la direction du vent. Les créationnistes seraient angoissés par le rôle important du hasard dans la sélection naturelle : « Dieu ne m’aurait pas voulu personnellement en tant qu’individu ». Cela rendrait impossible le dialogue avec eux sur le terrain de la raison. « Ces personnes ont besoin d’un ordre qui les dépasse », ajoute Cyrulnik. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille baisser les bras et leur laisser la place, poursuit notre animateur. On doit tendre vers l’objectif d’une pensée rationnelle dans tous les domaines, même si cela ne demeure qu’un idéal, vu cette peur viscérale de l’imprévisible.

Un autre magazine a attiré l’attention de Filiatrault : Cerveau et psycho de juin 2007. Plusieurs articles y abordent l’ésotérisme et la croyance au paranormal. Il y aurait, par exemple, des différences de fonctionnement observables entre ceux qui ont des tendances à croire plutôt qu’à douter… On y décrit également les bases psychologiques de croyances au surnaturel dans une perspective évolutionniste. Cette tendance naturelle réduirait les conflits sociaux et permettrait des relations interpersonnelles plus harmonieuses. Elle serait résidante dans le cerveau par défaut.

Notre animateur suggère aussi la lecture de deux livres qu’il a trouvés particulièrement intéressants.

D’abord : Lucy et l’obscurantisme du paléoanthropologue Pascal Picq. Ce dernier dénonce vivement le créationnisme, qu’il lie à l’opposition à la laïcité et au relativisme. La démarche scientifique doit rester neutre. Toutes les théories n’ont pas la même valeur objective. Le créationnisme n’est pas une théorie parmi d’autres. Picq établit aussi une géographie du créationnisme : d’où il provient, les différents foyers à travers le monde. Il émet l’idée que le créationnisme n’est pas que religieux et peut découler d’une certaine pensée philosophique opposée au matérialisme, au hasard et à l’absence de finalité. Il démolit également les arguments des créationnistes un par un.

Deuxième suggestion : 100 petites expériences de psychologie : Pour mieux comprendre le cerveau par Alain Lieury, un spécialiste de la mémoire. Il aborde brièvement et de façon expérimentale de multiples sujets : illusions d’optique, alcool au volant, attirance sexuelle, signes du zodiaque et caractère, variations entre vrais et faux jumeaux. Quatre-vingt-treize articles courts et punchés, souligne Filiatrault !