Il y a 50 ans, lorsque le 5 octobre 1970 à Montréal le Front de libération du Québec (FLQ) enlève le diplomate britannique James Richard Cross et demande la libération de prisonniers politiques, c’est la surprise générale.
Le FLQ provoque alors une crise dont se servit le gouvernement fédéral, en invoquant les mesures de guerre, pour jeter en prison quelque 400 personnes qui, sans être reliées aux événements, étaient toutes engagées dans des luttes citoyennes.
Pour les personnes qui ont suivi les événements, les médias constituèrent leur principale source d’information. C’est par eux que chacun a pris connaissance du déroulement des faits et gestes des acteurs de la crise, du déchaînement de haine et de mensonges, d’appel à la vengeance et au lynchage provenant d’intervenants de tous les milieux. On constate que le vernis de la civilisation s’estompe rapidement en temps de crise.
Bernard Dagenais est professeur titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval (Québec). Auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la communication publique, il se spécialise dans les stratégies de communication utilisées par les acteurs pour s’affirmer dans la sphère publique. Il est l’auteur du livre La crise d’octobre 1970 au Québec ; entre la raison et la manipulation (2020).