LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Conférence

Conférence du vendredi 13 juin 2003

Comment appliquons-nous la démarche sceptique dans notre vie?

Louis DubéPour la dernière soirée de la saison, les Sceptiques du Québec ontremplacé la conférence mensuelle par un souper-discussion. La soirée s'est déroulée dans une salle réservée d'un restaurant de Montréal. Aux soirées-conférences habituelles, nous  exerçons notre esprit critique sur les croyances d'autrui. À ce souper-discussion de fin de saison, nous avons tenté d'évaluer jusqu'à quel point nous pensons et agissons en conformité avec la démarche sceptique que nous prônons.

La soirée a débuté par une conférence de notre président, Louis Dubé, sur la démarche sceptique. Celle-ci est en fait une application à la vie quotidienne de la démarche scientifique. Elle est constituée de quatre grandes étapes :

  1. observation des faits;
  2. création d'hypothèses par induction pour rendre compte des faits;
  3. élaboration de prédictions par déduction à partir des hypothèses;
  4. vérification des prédictions par des tests.

M. Dubé a aussi discuté des raisons pour lesquelles il est important d'être sceptique au jour le jour, et a glissé un mot sur le rôle essentiel que joue la créativité dans les démarches sceptiques et scientifiques.

Annonce des résultatsM. Dubé a ensuite présenté un questionnaire à l'assistance. Les gens présents ont eu, durant le repas, à discuter et à répondre à 10 questions regroupées sous 5 thèmes différents : consommation, communication, politique, morale et religion. Toutes les questions portaient sur la manière dont nous appliquons la démarche sceptique dans notre vie personnelle : De quelle façon notre scepticisme influence-t-il nos opinions et nos décisions? Quelles idées reçues se sont, après examen, révélées fausses? De quelles habitudes de pensée est-il difficile de se départir? Etc. Les questionnaires ont ensuite été ramassés et les réponses compilées.

Après le repas, Evelyne Gadbois et Marie-Soleil Gauthier ont présenté les résultats de ce sondage et ont animé les échanges qui se sont faits simultanément. Vous trouverez tous les détails un peu plus loin dans ce texte.

C'est sur cela que la saison 2002-2003 des Sceptiques du Québec s'est terminée. De retour le 13 septembre. Bon été et bonnes vacances à tous!

Compte rendu de la conférence deLouis Dubé : démarche sceptique : applications pratiques

Pourquoi être sceptique?

M. Dubé a débuté sa conférence en discutant de l'importance d'être sceptique dans sa vie quotidienne. Pourquoi donc? Parce que nous pouvons tous nous tromper très facilement. Nous n'avons qu'une perception et qu'une connaissance partielles de la réalité : être sceptique diminue les risques de commettre des erreurs. Certaines erreurs sont anodines, comme se tromper de chemin, mais d'autres peuvent avoir de lourdes conséquences, comme mal évaluer la profondeur de l'eau dans laquelle on veut plonger.

La démarche sceptique privilégie le doute et la rigueur : elle n'est ni facile ni naturelle. Comme l'a si bien dit M. Dubé : «Il est beaucoup plus facile de se laisser aller aux certitudes sans preuve, aux analogies approximatives, aux témoignages troublants et aux causalités apparentes, que d'appliquer la démarche sceptique dans toute sa rigueur. » Néanmoins, tous les humains emploient, au moins parfois, la démarche sceptique - lorsque les enjeux sont vraiment importants! Comme lors de l'achat d'une voiture, par exemple. Pourquoi donc? Parce que la démarche sceptique est la seule méthode qui fonctionne véritablement.

Les 4 étapes de la démarche sceptique

M. Dubé a ensuite discuté des 4 étapes de la démarche sceptique, qui peuvent se résumer ainsi :

  1. observation,
  2. induction,
  3. déduction et
  4. vérification.

M. Dubé a illustré cette démarche par un exemple. Vous allez chez le médecin :

  1. celui-ci observe vos symptômes (les faits);
  2. il induit que vous souffrez de telle maladie (l'induction consiste à partir des conséquences observées pour remonter aux causes probables);
  3. il déduit que, si son hypothèse est juste, tel médicament devrait vous guérir;
  4. vous prenez le médicament et espérerez que ça fonctionne!

Si vous guérissez, vous concluez que l'hypothèse du médecin (la maladie qu'il a induite) était effectivement juste. Dans le cas contraire, vous retournez voir le médecin pour lui demander « d'induire une autre hypothèse ».

Observation

L'observation des faits n'est pas aussi simple, directe et fiable qu'on pourrait le croire. Il faut être très prudent.

Tout d'abord, nos sens et nos instruments de mesure ne nous fournissent qu'une vision partielle de la réalité. Ensuite, les données captées par nos sens et par nos instruments de mesure doivent prendre la forme que ces deniers leur imposent. Enfin, notre cerveau interprète les données qu'il reçoit sur le réel en fonction de ses prédispositions, en fonction des théories qu'il a déjà admises et en fonction de ses dispositions du moment. Illusion

Pour illustrer cette dernière notion, M. Dubé nous a présenté l'image suivante où l'on peut voir une vieille dame, de trois quarts de face, qui regarde vers la gauche, ou bien une jeune dame qui regarde vers l'arrière et qui nous présente le côté gauche de son visage. La bouche de la vieille dame devient le collier de la jeune dame; l'oeil de la vieille dame devient l'oreille de la jeune dame.

Pour diminuer les risques d'erreurs inhérents à l'observation, Carl Sagan, astronome et sceptique américain célèbre, affirmait l'importance d'obtenir une confirmation indépendante des faits observés. (Voir son livre : "The Demon-Haunted World" - « Le monde hanté par les démons ».) Quelqu'un de crédible a-t-il fait les mêmes observations? M. Sagan suggérait aussi de quantifier, autant que possible, les différents aspects des faits observés et de se servir de l'analyse statistique pour en mesurer l'importance.

D'autre part, Michael Shermer, éditeur du « Skeptic Mag », discute, dans son "Baloney Detection Kit" - « Ensemble de détection de supercherie », de l'influence que peut avoir l'observateur sur les faits qu'il observe. En mécanique quantique, il est bien connu que l'interaction entre l'instrument de mesure et la particule observée modifie l'état quantique de cette dernière (position, vitesse, spin, etc.). D'autre part, en sciences humaines, les humains observés sauraient difficilement faire complètement abstraction du fait qu'ils sont observés! M. Dubé doute de la totale véridicité des « reality shows ».

Induction

L'induction consiste à partir des faits particuliers qui ont été observés pour remonter à leurs causes probables, celles-ci devant être formulées sous forme de règles générales. Il s'agit donc de créer d'inventer des hypothèses qui expliqueraient les faits observés. C'est par induction, par exemple, que les enquêteurs de police tentent de résoudre les crimes : ils recueillent d'abord les indices (les faits), puis tentent d'induire ce qui s'est passé et quel est le profil du criminel. Les enquêteurs passent par la suite aux étapes de déduction et de vérification. Les enquêtes policières constituent un bel exemple de démarche sceptique; ainsi, selon M. Dubé, Sherlock Holmes était un grand sceptique!

Mais la prudence est ici aussi de mise : des hypothèses rendant correctement compte des faits observés pourraient, à la lumière de nouvelles découvertes, s'avérer fausses. Pour illustrer la nécessité de demeurer sceptique devant les hypothèses obtenues par induction, M. Dubé nous a raconté l'histoire de la dinde inductive de Bertrand Russell, logicien anglais célèbre. Il était une fois donc une dinde qui fut amenée à une ferme. On la nourrissait tous les matins à la même heure. Or, un jour, la dinde voulut faire des prédictions sur son avenir. Étant une bonne dinde inductive, elle savait qu'il faut un grand nombre de données pour faire une prédiction plus exacte. Elle ramassa donc des données sur la journée, l'heure, la fréquence et le type de nourriture qu'on lui donnait. Après 364 jours, la dinde crut avoir assez d'exemples pour conclure avec une bonne assurance qu'elle serait nourrie tous les matins à la même heure avec la même quantité et le même type de nourriture. Malheureusement pour elle, la journée suivante était l'Action de gràces. Et ce 365e jour, la dinde fut tuée et apportée à la table du fermier. Fin de l'histoire. Et de la dinde. Morale : le processus d'induction ne garantit pas la vérité de l'hypothèse. Tous les faits cumulés ne sont pas suffisants pour établir la certitude d'une hypothèse : un seul fait contraire nous oblige à la réviser. Ainsi, comme M. Dubé nous l'a dit plus tôt, il est essentiel de demeurer sceptique dans sa vie quotidienne afin de diminuer le risque de commettre des erreurs.

M. Dubé nous a ensuite fait une mise en garde importante concernant l'induction : il ne faut pas confondre relation de corrélation avec relation de causalité. Ce n'est pas parce que deux événements surviennent ensemble que l'un est automatiquement la cause de l'autre. Par exemple, la longueur des pieds des enfants croît en même temps que leur facilité de lecture l'un est-il la cause de l'autre?

Déduction

Une fois que nous avons induit une hypothèse pour rendre compte des faits observés, nous voulons en vérifier la véracité. À cette fin, il faut déduire toutes les conséquences que cette hypothèse entraîne. On se dira « si cette hypothèse est vraie, alors... » Si l'hypothèse est vraie et que la séquence déductive est formellement correcte (il existe des règles logiques à suivre pour déduire correctement), alors les prédictions devraient se révéler vraies.

Comme exemple de prédiction obtenue par déduction, M. Dubé a cité le syllogisme suivant : « Tous les hommes sont mortels. Socrate est un homme. (Il s'agit là de deux prémisses obtenues par induction.) Donc Socrate est mortel. (C'est la prédiction obtenue par déduction.) » Cette prédiction, soit dit en passant, est vérifiable et a effectivement été vérifiée par le gouvernement d'Athènes qui a condamné Socrate à mort pour avoir enseigné l'esprit critique aux jeunes gens et les avoir ainsi éloignés de la religion. Donc pour avoir corrompu la jeunesse. M. Dubé a souhaité plus de chance à l'association des Sceptiques du Québec!

Le processus de déduction ne nous amène pas à découvrir de nouvelles théories; mais s'il est appliqué correctement, il devrait nous assurer des prédictions correctes.

Vérification

Il s'agit ici de faire des expériences ayant pour but de vérifier que les prédictions, obtenues par déduction à l'étape 3, concordent avec la réalité. Si tel est le cas, on considère que l'hypothèse, qui avait été induite à l'étape 2, est valide. Dans le cas contraire, il faut modifier ou rejeter l'hypothèse. L'étape 4 est sans doute l'étape la plus importante.

À cette étape aussi la prudence est de rigueur. Les mises en garde faites en rapport avec l'observation (étape 1) s'appliquent ici. Il faut s'assurer que les résultats d'expérience, qui confirment ou réfutent les prédictions, ne soient pas accidentels ou n'aient pas été orientés par les expérimentateurs. Les résultats doivent donc être reproductibles : les expériences doivent être répétées! Les résultats doivent aussi être confirmés de manière indépendante : il faut que les mêmes résultats puissent être obtenus par différentes personnes crédibles.

Les expériences doivent être menées avec le plus grand soin pour réduire au maximum les risques d'erreurs. Elles doivent également tester le plus grand nombre d'aspects différents de l'hypothèse concernée. Il faut tout faire pour prendre l'hypothèse en défaut : il faut presque vouloir démontrer sa fausseté! Si l'hypothèse survit à pareil traitement, alors sa crédibilité est établie.

Un exemple de rigueur expérimentale est la méthode en double aveugle. Lorsque l'on veut tester la véritable efficacité d'un nouveau médicament, on crée deux groupes d'échantillons : l'un contient le médicament et l'autre une substance inactive. Les chercheurs qui administrent les produits aux sujets participant à la recherche ne savent pas s'ils donnent le médicament ou la substance inactive (1er aveugle). D'autre part, les sujets eux-mêmes ne savent pas s'ils reçoivent le médicament ou la substance inactive (2e aveugle). On peut ainsi comparer l'efficacité réelle du nouveau médicament à l'effet placebo en évitant que les humains effectuant les expériences - les chercheurs autant que les sujets n'orientent les résultats.

M. Dubé a, finalement, fait remarquer que certaines personnes sont tellement sûres d'avoir raison qu'elles omettent l'étape 4 dans leur raisonnement.

La créativité

La rigueur des démarches sceptique et scientifique fait croire à beaucoup de gens que ces démarches ne laissent pas de place à la créativité. (Rappelons que la démarche sceptique est en fait une application à la vie quotidienne de la démarche scientifique.) M. Dubé nous a expliqué qu'il en est tout autrement, et ce à chacune des quatre étapes de ces démarches.

  1. L'observation d'une réalité aussi complexe ne peut se faire sans imagination ni intuition, ni même sans avoir l'esprit rêveur. Ces qualités sont essentielles pour dépister les faits essentiels ou prometteurs.
  2. L'induction, qui consiste à imaginer donc à inventer, à créer des hypothèses pour rendre compte des faits observés requiert, de façon évidente, beaucoup d'imagination et d'intuition. Ces qualités ne sont toutefois pas garantes de la véracité des hypothèses : il est impossible, à l'étape 2, de départager les intuitions de génie des erreurs. Ce sont les étapes 3 et 4 qui servent à effectuer cette distinction. À l'étape 2, les intuitions de génie et les erreurs sont sur un pied d'égalité.

    La créativité est absolument essentielle à l'élaboration des hypothèses POSSIBLES. Il est souhaitable, à l'étape de l'induction, de tenter d'imaginer toutes les hypothèses possibles qui soient compatibles avec les faits observés, aussi saugrenues ou impossibles ces hypothèses puissent paraître; plus on aura créé d'hypothèses, plus on aura de chances que l'une d'entre elles s'avère valide.

    M. Dubé a ici précisé que, contrairement à une croyance populaire, l'absence d'explication naturelle (ou scientifique) à un phénomène ne signifie pas que la « bonne » explication doit être surnaturelle. L'absence d'explication naturelle signifie seulement que nous sommes encore ignorants de la « bonne » explication.

  3. Il faut encore de la créativité pour déduire toutes les conséquences qu'entraîne chacune des hypothèses créées à l'étape 2.
  4. Enfin, il faut toujours une bonne dose de créativité pour concevoir toutes les expériences pouvant être effectuées pour tester la concordance des prédictions, déduites à l'étape 3, avec la réalité.

M. Dubé a rappelé que le processus de vérification est lui-même sujet à l'erreur humaine. La créativité est encore de mise pour dépister tous les pièges qui peuvent biaiser le jugement.

Le sondage

Consommation OUI NON ABS.
1. Achetez-vous des billets de loterie ou allez-vous au casino? 15 18  
2. Êtes-vous attiré par les commerces qui offrent cadeaux ou points associés à un achat? 2 30 1
Communication      
3. Vous est-il déjà arrivé des coïncidences extraordinaires que seul le destin peut expliquer? 8 24 1
4. Conservez-vous votre première impression des personnes rencontrées? 14 18 1
Politique      
5. Un avion s'est-il écrasé sur le Pentagone, le 11 septembre 2001? 29 3 1
6. En général, croyez-vous aux promesses des politiciens? 3 29 1
Morale / Éthique      
7. Utilisez-vous des logiciels piratés ou des copies de matériel sous copyright 25 7 1
8. Faites-vous consciencieusement le recyclage de tous vos déchets? 18 15  
Religion      
9. Pensez-vous que la démarche sceptique s'applique à la religion? 22 9 2
10. Croyez-vous à une forme de vie ou de conscience personnelle après votre mort? 8 22 3

Note : Réponses à un sondage donné à 33 sceptiques, le 13 juin 2003.
ABS. : Abstention.

Pour chaque question, voici les propos du conférencier, les commentaires écrits des participants, suivi des échanges verbaux qui ont eu lieu après le souper, en même temps que le dévoilement du tableau précédent :

Consommation

Q.1 :Achetez-vous des billets de loterie ou allez-vous au casino?

Réponses : sur 33 personnes, 15 ont répondu oui et 18 non.

M. Dubé a souligné que nous avons tendance à croire en une justice immanente : parce que nous travaillons dur, nous avons tendance à croire qu'une récompense nous est « due ». Par exemple, on pourrait croire que nous sommes « dus » pour gagner à la loterie. Nous le méritons bien, après tout! M. Dubé nous a présenté quelques statistiques à cet effet :

Gagner à la 6/49 = 1 chance sur 14 millions
Être frappé par la foudre = 1 chance sur 350 000
Être victime d'un accident de voiture = 1 chance sur 7000

Nous avons donc 40 fois plus de chances d'être frappés par la foudre et 2000 fois plus de chances d'être victimes d'un accident de voiture que de gagner à la 6/49. (Source : Marche Randonnée (Été 2003, page 38), Fédération québécoise de la marche.)

(Note de l'auteur de ce compte-rendu : pour mieux visualiser ces nombres, sachons que 14 millions de secondes représentent environ 5 mois et demi; 350 000 secondes font 4 jours et 7000 secondes font un peu moins de 2 heures. Ainsi, nos chances de gagner à la 6/49 sont dans le même rapport que 1 seconde sur 5 mois et demi, et ainsi de suite.)

M. Dubé a aussi souligné que toutes les combinaisons, à la 6/49, sont équiprobables : la combinaison « 1-2-3-4-5-6 » a autant de chances d'être tirée que n'importe quelle autre! Un membre du public nous a même déconseillé de prendre cette combinaison particulière, puisqu'elle serait celle qui est la plus souvent choisie - histoire de ne pas avoir à partager le magot.

Commentaires écrits

J'en achète très rarement. Surtout par obligation. Très rarement. Je ne vais jamais au casino. J'achète parfois un billet. Très rare.

Échanges verbaux

On a souligné la fonction utilitaire d'acheter des billets de loterie, c'est-à-dire le fait que le gain espéré est très important par rapport au coût d'achat, et ce à l'instar d'une police d'assurance habitation. On a également fait mention du rôle que joue la publicité dans le phénomène du jeu pathologique (et dans le phénomène de la dépendance en général) : les machines « vidéo poker » ainsi que les présentoirs de Loto-Québec dans les commerces sont conçus pour attirer lesgens.

Q.2 : Êtes-vous attiré par les commerces qui offrent cadeaux ou points associé à un achat?

Réponses : sur 33 personnes, 2 ont répondu oui et 30 non. Il y a eu 1 abstention.

Beaucoup de commerces offrent des cadeaux ou des points : par exemple les points « Air miles », ou encore ce magasin qui donne un vélo à l'achat d'un matelas. Bien entendu, les marchands doivent payer les cadeaux qu'ils offrent à leur clientèle; ils font leurs frais en augmentant leurs prix. Vous payez donc vos achats plus cher que s'il n'y avait pas eu de cadeau.

Commentaires écrits

On me rejoint très rarement. Prenez-vous des contrats « payez plus tard? » (Non). Il y a toujours une arnaque pour enrichir les promoteurs.

Échanges verbaux

Quelqu'un a souligné qu'une carte de points, comme la carte « Air miles », n'est véritablement utile que si l'on achète beaucoup. Sinon, les points cumulés sont insuffisants pour obtenir des « cadeaux » significatifs.

Communication

Q.3 : Vous est-il déjà arrivé des coïncidences extraordinaires que seul le destin peut expliquer?

Réponses : sur 33 personnes, 8 ont répondu oui et 24 non. Il y a eu 1 abstention.

Nous avons tendance à être fascinés par les coïncidences et à leur chercher une signification dont elles sont en général dépourvues. Il vous est certainement déjà arrivé de penser à une personne et que celle-ci vous téléphone à ce moment précis. Mais vous êtes-vous déjà demandé combien de fois vous avez pensé à une personne sans que celle-ci vous téléphone?

À titre d'exemple de coïncidence extraordinaire, M. Dubé a cité l'anecdote suivante, qui est arrivée à Marie-Soleil Gauthier, la relationniste des Sceptiques du Québec. Au moment où elle lisait le nom d'un conférencier dans un message que M. Dubé lui avait envoyé (ainsi qu'à tous les sceptiques ayant une adresse courriel), le téléphone de Mlle Gauthier sonna et la personne qui téléphonait était précisément ce conférencier! Il appelait Mlle Gauthier au sujet d'une lettre qu'il avait reçue par erreur de la part de la compagnie où elle travaille. Il s'agissait de Rodrigue Tremblay, économiste aux HEC, qui allait donner une conférence au MLQ, le Mouvement Laïque Québécois. M. Tremblay en a même profité pour demander à Mlle Gauthier où allait se dérouler sa conférence, puisqu'on ne le lui avait pas encore dit!

Commentaires écrits

Je me donne le droit de fantasmer parfois. Oui, mais je ne conclus pas au destin pour autant. Définition du destin?

Échanges verbaux

Il aurait fallu mieux définir le mot « destin » : ce mot a été mal compris. Ce mot peut en effet prendre différentes significations : fatalité déterminée d'avance; forces surnaturelles qui dirigent les événements; etc.

Le destin nous enlève notre liberté ainsi que notre responsabilité (« ce n'est pas de ma faute : c'est le destin! »). D'autre part, il peut être rassurant d'avoir un destin déterminé à l'avance : cela nous libère de l'angoisse d'un avenir incertain.

On a également discuté du besoin de croire. Encore là, il faut être prudent sur le sens des mots; le mot « croyance » peut signifier différentes choses : « explication surnaturelle » ou « explication tout court » par exemple. Ainsi, « avoir besoin de croire » peut signifier « avoir besoin de croire au surnaturel » tout autant que « avoir besoin d'explications ». Selon ce dernier sens, expliquer la foudre comme un phénomène électromagnétique comble le besoin de croire tout autant qu'expliquer la foudre comme étant l'activité de Zeus ou Jupiter.

Q.4 : Conservez-vous votre première impression des personnes rencontrées?

Réponses : sur 33 personnes, 14 ont répondu oui et 18 non. Il y a eu 1 abstention.

Il nous est à tous déjà arrivé qu'une personne, lors d'une première rencontre, nous fasse mauvaise impression. Elle a pu nous sembler hautaine et condescendante. Nous sommes alors tentés de conserver cette impression initiale, malgré que celle-ci soit fondée sur quelques informations superficielles et ait pu être biaisée par nos dispositions du moment. Nous sommes peu enclins à « vérifier » la validité de notre première impression par une seconde rencontre, oùnous laisserions sa chance au coureur.

Commentaires écrits

Je sais que je devrais pas, mais c'est plus fort que moi. La carapace est une carapace. Oui, jusqu'à de nouvelles informations sur cette personne. À moins que « par hasard » je rencontre la personne une autre fois et que mon impression change alors.

Échanges verbaux

Avec l'expérience, on développe son « pif » pour juger les gens. Mais, d'autre part, notre première impression d'une personne dépend du contexte ainsi que de nos dispositions et de notre état du moment.

La notion de « personnalité », ou « d'identité propre et distincte », n'est pas, en psychologie, un fait établi comme on le croit naturellement. Le comportement des gens n'est pas tant déterminé par une personnalité propre que par le contexte du moment. Ainsi, le fait qu'on voit toujours les mêmes gens dans les mêmes contextes et dans les mêmes rôles sociaux fait en sorte que la première impression tend à persister. Si on change le contexte, on ne reconnaît plus la personne! Ainsi, la véritable question à se poser aurait dû être : « Se donne-t-on la permission de changer notre première impression si besoin est? »

Il a aussi été précisé que les relations humaines sont réciproques : notre première impression d'une personne conditionne notre comportement à l'égard de celle-ci, et en retour notre comportement conditionne la réaction de la personne. Cette dynamique fait-elle aussi en sorte que la première impression tend à persister. Nous avons alors avantage à biaiser volontairement notre première impression d'une personne de manière favorable, afin de donner sa chance au coureur.

Politique

Q.5 : Un avion s'est-il écrasé sur le Pentagone, le 11 septembre 2001?

Réponses : sur 33 personnes, 29 ont répondu oui et 3 non. Il y a eu 1 abstention.

M. Dubé nous a expliqué qu'en politique, il existe de nombreuses théories de conspiration qui proposent une explication alternative aux versions officielles ou historiques. Par exemple, Thierry Meyssan, un journaliste français, a publié deux livres sur ses interprétations des événements du 11 septembre aux États-Unis : « L'effroyable imposture » et « Le Pentagate ». Pour l'attaque sur le Pentagone, il privilégie la thèse d'un missile, puisque le trou d'impact, selon lui, n'aurait que 2 mètres de diamètre. Il admet pourtant que la disparition du vol 77 d'American Airlines reste inexpliquée, tout autant que le tir du missile sur le Pentagone.

Commentaires écrits

Par contre, je crois que le 4e avion a été bombardé par des avions de chasse de l'armée américaine, et non pas que les passagers ont fait en sorte qu'il s'écrase. Les bombes d'antimatière sont retombées à New York.

Échanges verbaux

Quelqu'un a dit avoir répondu non à cette question en raison du peu de crédibilité qu'il accorde au gouvernement américain. Cette personne croit à la thèse du missile.

Q.6 : Malgré cette complexité économique, que personne ne semble pouvoir évaluer correctement, croyez-vous aux belles et simples promesses des politiciens?

Réponses : sur 33 personnes, 3 ont répondu oui et 29 non. Il y a eu 1 abstention.

Nous avons tendance à être sceptiques devant les promesses des politiciens, par expérience, mais aussi parce que nous savons que leurs promesses sont motivées par le désir d'être élu. D'autre part, nous pouvons également être sceptiques devant les philosophies économiques des partis politiques. Libéraux et Péquistes sont d'orientations économiques différentes; or tous deux pensent avoir raison. Nous pouvons enfin nous demander si les prédictions des économistes sont fiables, même en période stable. Il survient toujours, tôt ou tard, au cours d'un mandat électoral, des facteurs économiques imprévisibles qui invalident ces prédictions et forcent le parti au pouvoir à réviser son budget. Pensons au SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) qui a durement frappé l'économie de Toronto, ou encore à la maladie de la vache folle (ESB : Encéphalite Spongiforme Bovine) qui a fait très mal à la production bovine, en Alberta surtout, mais dont les effets se sont faits sentir partout au Canada. Pensons, également, aux attentats du 11 septembre 2001 qui ont modifié drastiquement les conditions économiques de l'industrie de l'aviation. Pensons enfin à la chute des actions de Nortel.

Commentaires écrits

Aucun.

Échanges verbaux

Une personne a dit avoir répondu oui; en raison du peu d'intérêt qu'elle porte à la politique, elle ne vit que rarement de grosses déceptions. Une autre personne a souligné un aspect important de cette question : les électeurs votent davantage en fonction du rêve promis que de l'honnêteté. Peu de gens, en effet, voteraient pour un parti prônant une hausse des impôts et une réduction des services en raison d'un déséquilibre budgétaire! Les politiciens ajustent leurs promesses au comportement des électeurs.

Morale

Q.7 : Utilisez-vous des logiciels piratés ou des copies de matériel sous copyright?

Réponses : sur 33 personnes, 25 ont répondu oui et 7 non. Il y a eu 1 abstention.

M. Dubé a discuté du fait que toute vie en société présuppose un certain code moral, que celui-ci soit inspiré ou non d'une religion. La règle d'or ou de réciprocité en morale (ou « éthique ») affirme : « Traite les autres comme tu aimerais qu'ils te traitent ». Malheureusement, cette règle est davantage prêchée par la parole que par le geste. Il existe aussi en morale la règle d'argent : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent ». Cette dernière est sans doute plussuivie.

Passons maintenant de la théorie générale à un cas pratique particulier. Si vous vendiez des logiciels que vous développiez vous-même, vous n'aimeriez pas que des usagers utilisent des copies piratées! Vous vous trouveriez à avoir travaillé bénévolement pour eux! Mais lorsque c'est vous qui êtes l'usager, que faites-vous? Hmm?

Commentaires écrits

Il m'arrive souvent de faire 2 poids / 2 mesures. Sélectivement (copier logiciels).

ÉCHANGES VERBAUX

On a mentionné que le piratage entraînait un coût d'achat plus élevé pour les logiciels. D'autre part, on s'est justifié de pirater certains logiciels, comme « Windows », en raison de l'éthique commerciale de leur fabriquant, comme Microsoft. Enfin, quelqu'un a souligné que le piratage est une forme de vol pour les créateurs, au même titre que le doublage de disques compacts ou que la photocopie de livres.

(Note du webmestre : L'existence de logiciels libres a aussi été souligné. Ceux qui développent ceux logiciels souhaitent que les utilisateurs distribuent le fruit de leur travail.)

Q.8 : Faites-vous consciencieusement le recyclage de tous vos déchets?

Réponses : sur 33 personnes, 18 ont répondu oui et 15 non.

M. Dubé a souligné que nous sommes sûrement tous préoccupés par la pollution de l'air, de l'eau et du sol. Il y va d'ailleurs de notre survie sur Terre, rien de moins. Chaque personne au Canada génère entre 300 kg et 400 kg de déchets par année, dont une bonne partie en métal, verre, plastique ou papier. S'ils ne sont pas recyclés, ces déchets se retrouveront au dépotoir. Seulement 24 % de toutes les matières domestiques recyclables produites dans l'île de Montréal trouvent le chemin du recyclage. Alors qu'on vise au moins 60 % pour 2008.

Commentaires écrits

Pas la nourriture. Oui, pour les papiers et conserves. À 80 % (recyclage). Je ne fais pas de compost, le reste je recycle.

Échanges verbaux

Une personne a dit ne pas composter ses déchets de nourriture. Une autre a dénoncé que l'on culpabilise les individus plutôt que les grands projets polluants de société ou de certaines compagnies (comme le creusage du fleuve St-Laurent, par exemple). Une autre personne a déploré que le mot « environnement », bien à la mode de nos jours, soit mis en évidence dans le marketing des compagnies, mais qu'il ne constitue pas une donnée véritablement considérée dans les faits (on a cité, comme exemple, les déboires de l'accord de Kyoto et l'abus d'emballages dans la vente au détail).

On a précisé que le véritable problème est en fait la société de consommation elle-même. On consomme de plus en plus. On change de vêtements non parce qu'ils sont trop usés, mais parce qu'ils ne sont plus à la mode. La qualité et la durabilité des produits diminuent, afin qu'on les remplace plus souvent. Mieux vaudrait consommer peu et ne pas recycler que l'inverse.

Deux questions bonus

Les Sceptiques croient-ils à la fidélité? Les Sceptiques croient-ils à l'amour?

Ces deux questions ont été lancées à l'improviste. Elles n'ont pas véritablement été débattues, par manque de temps. Quelqu'un a précisé qu'il faut distinguer « fidélité » et « exclusivité ». Une autre a souligné que le romantisme, en amour, relève en partie du rêve et de la fantaisie.

Religion

Q.9 : Pensez-vous que la démarche sceptique s'applique à la religion?

Réponses : sur 33 personnes, 22 ont répondu oui et 9 non. Il y a eu 2 abstentions.

Les Sceptiques du Québec n'ont pas de position officielle quant à cette question; chaque membre est libre de se forger une opinion selon sa propre conscience. Il est bon, néanmoins, de spécifier qu'il existe deux courants de pensée sur cette question.

Le premier a été popularisé par Stephen Jay Gould, zoologiste et paléontologue américain renommé. M. Gould est d'avis que la science et la religion couvrent deux domaines différents qui ne se touchent pas, à l'instar des deux rails parallèles d'un chemin de fer. La science s'occupe de l'univers physique et de son fonctionnement, alors que la religion s'étend sur les questions ultimes et sur la valeur morale.

Le second courant de pensée a été popularisé par Richard Dawkins, zoologiste anglais reconnu. M. Dawkins affirme que plusieurs croyances religieuses relèvent du domaine de la science, comme les miracles et la promesse d'une vie après la mort. D'autre part, M. Dawkins pense que la religion n'est sûrement pas un modèle de moralité. Selon lui, aucune personne civilisée ne saurait se servir des « écritures » comme autorité ultime pour un raisonnement moral, puisqu'on y retrouve tout et son contraire. Dans la Bible, par exemple, on peut choisir ce que l'on veut, selon ses dispositions du moment : aimer son prochain ou lapider la femme adultère.

M. Dubé a fait remarquer que MM. Gould et Dawkins étaient tous deux membres de l'association des sceptiques américains, le Committee for the Scientific Investigation of Claims Of the Paranormal (CSICOP - « comité d'investigation scientifique sur les allégations du paranormal »).

M. Dubé a enfin souligné que les religions, qui ne sont pas d'accord entre elles sur bien des questions importantes, ne peuvent pas toutes être vraies en même temps! Et ce, malgré que chaque religion pense être la meilleure et prétend que Dieu (ou son équivalent) est de son côté.

Commentaires écrits

Si elle (démarche) s'y appliquait vraiment, il n'y en aurait pas (de religion), mais il y aurait plus de suicides. Je ne crois pas qu'on devrait toucher le sujet de la religion, qui dans la plupart des cas est bénéfique. Les religions proposent une explicationdu réel, ce qui recoupe le domaine des sciences. Essayez-vous de convaincre un religieux ?

Échanges verbaux

Quelqu'un a discuté de la difficulté de « choisir » sa religion ou sa secte sans se faire avoir. Ce choix est souvent plus un coup de coeur que le résultat d'une démarche sceptique.

Une autre personne a précisé que la science et la religion se recoupent entre autres au niveau des récits qu'elles font de l'histoire de la création. Il existe beaucoup de désaccords entre les cosmogonies religieuses (comme, par exemple, la Genèse biblique) et la cosmologie issue de la science.

Il a aussi été dit que la religion apporte le réconfort et l'espoir qui sont nécessaires à bien des gens. Si la religion n'existait pas, il y aurait beaucoup plus de suicides.

On a fait remarquer que l'État encourage la foi afin d'éloigner les gens de la connaissance et les amener à une pensée binaire, en noir et blanc, plutôt qu'à une pensée constituée de zones grises, à une pensée qui se fait en termes de probabilités. C'est ainsi qu'on en vient à se poser des questions qui ne portent que sur les extrêmes, comme « croire ou ne pas croire? », plutôt que sur les intermédiaires.

Enfin, on a mentionné que la religion est un lieu social important : elle est un lieu de rassemblement, de rituels (mariage, deuil, etc.)

Q.10 : Croyez-vous à une forme de vie ou de conscience personelle après votre mort?

Réponses : sur 33 personnes, 8 ont répondu oui et 22 non. Il y a eu 3 abstentions.

Presque toutes les religions affirment qu'il y a une forme de vie après la mort. M. Dubé a mentionné quelques faits au sujet de cette question qui nous intéresse tous. Tout d'abord, il n'existe pas, malgré l'abondance des histoires de revenants, de fantômes et d'esprits aucun cas crédible où une personne décédée serait revenue pour témoigner de son expérience, pour nous conseiller ou pour nous aider. Ce qui ne veut pas dire, automatiquement, qu'il n'y a pas de vie après la mort! Peut-être que les morts ne peuvent pas ou ne veulent pas revenir.

D'autre part, nous savons que la pensée est affectée par l'alcool ou les drogues; il est connu que des substances bien matérielles affectent la pensée qui est immatérielle, mais pas nécessairement surnaturelle. (Note de l'auteur de ce compte-rendu : « pensée immatérielle » n'est pas, en effet, synonyme de « pensée surnaturelle ». La pensée pourrait n'être qu'un phénomène émergent de l'activité du cerveau. À l'instar d'une mélodie jouée par un piano, la pensée ne serait pas réductible à l'instrument qui la joue - elle possède sa propre structure et ses propres règles, mais ne pourrait exister sans ce dernier. La mélodie jouée par un piano est immatérielle, mais non surnaturelle. Toutefois, dans le cas de la pensée, il n'y aurait pas de pianiste pour jouer de l'instrument qu'est le cerveau : le piano serait lui-même son propre pianiste.) Finalement, M. Dubé a rappelé que lorsqu'une personne meurt, c'est tout son corps ce qui inclut donc son cerveau qui se détériore. Le cerveau physique, duquel émerge la pensée, est donc complètement détruit.

Commentaires écrits

Même si je crois TRÈS peu probable que ce soit VRAI (vie après la mort), cela n'affecte pas ma vie, ni mes décisions les plus banales. Juste par besoin de rêver un peu, parfois. Ne sait pas (vie après la mort). Je suis indécise face à la vie après la mort. J'aime à croire à la réincarnation, seulement pour le cadre de conduite qu'impose une telle croyance. Oui, absolument (vie après la mort). Je n'en sais rien (vie après la mort).

Échanges verbaux

Tout ce qu'on observe a un début, une évolution et une finé: les êtres vivants, les étoiles, etc. Ainsi, prétendre à la survie de mon âme après ma mort serait extrêmement prétentieux.

Les échanges verbaux sont revenus sur les effets des substances matérielles, comme l'alcool et les drogues, sur l'esprit. On a ajouté que les lésions physiques au cerveau modifient elles aussi le fonctionnement de l'esprit. Tout cela tend à nous faire conclure que le cerveau est le seul responsable de la « production » de l'esprit. En effet, s'il existait une âme surnaturelle, pourquoi l'état de l'organe matériel qu'est le cerveau serait-il si déterminant pour le bon fonctionnement de l'esprit? L'esprit serait donc un phénomène émergent de nature chimique et biologique.

On a également discuté des raisons qui nous motivent à croire à une vie après la mort. Il y a le refus de l'absurde, le refus de tout perdre ce que l'on a construit durant une vie entière. On fait tant d'efforts pour s'améliorer soi-même tout au long de sa vie : le fruit de tous ces efforts serait-il véritablement voué à l'anéantissement complet? Il y a aussi le désir de retrouver les êtres aimés.

La croyance ou la non-croyance en une vie après la mort peut avoir des conséquences éthiques. Les humains se traiteraient probablement mieux les uns les autres si tous croyaient que la mort est la fin absolue. La vie prendrait alors un caractère beaucoup plus précieux et fragile, car éphémère, que si l'on croit à une forme de vie éternelle. La règle d'or, « traite les autres comme tu aimerais qu'ils te traitent «, serait probablement mieux suivie.

On a aussi cité Épicure, qui affirmait que la mort ne nous concerne pas, puisqu'avant de naître, nous ne sommes pas là - nous ne sommes donc pas conscients de ne pas exister et qu'après notre mort, nous ne sommes plus là nous ne pouvons donc pas être conscients d'être morts. Donc, pas de problème!

On a enfin discuté de la nature de la peur de mourir. On a relevé trois types de peur :

  1. la peur de souffrir, la peur de la maladie;
  2. la peur de cesser d'exister;
  3. la peur, pour les croyants, du chàtiment.

Conclusion

M. Dubé a conclu la soirée en souhaitant que celle-ci nous ait donné des pistes pour des discussions plus approfondies sur la démarche sceptique.


Résumé rédigé par Daniel Fortier